AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Bienvenue

news box
30.01.2017 : Shinrin Yoku est de retour ! ♥ Un nouveau thème, l'ère Neoboros, refonte des prédéfinis... Venez découvrir notre màj !

contexteShinrin Yoku, institut de magie d'excellence, est prêt à vous accueillir ! Dans une période de crise où vous autres, Magis, êtes les cibles du virus M, Shinrin Yoku vous promet sécurité et encadrement au sein de son île à la pointe de la technologie magique. Vous y serez suivis au quotidien par un personnel compétent et expert dans son domaine - nous sommes après tout les pionniers de la recherche scientifique sur les Yajuus. Médecine magique, Forces spéciales, Métiers de l'art, les parcours proposés sont nombreux et vous assureront un emploi à la fin de vos études, le tout dans un environnement unique en son genre !
top partenaires
Intrigue

Il y a peu encore, Neoboros était un nom qui faisait rêver de nombreuses personnes. Cet organisme nous avait laissé croire que le problème des Yajuus et du Virus M pourrait être résolu grâce à leurs médicaments. Cela aurait pu être une bonne chose. Mais il semblerait que tous les grands noms cachent leur secrets.

Un scandale.On ne s'est rendu compte de rien, alors que sous notre nez. Sous nos nez, les Magis disparaissaient, tous les jours. Nous n'avions plus aucune nouvelle des habitants de Shinrin Yoku. Ils n'avaient plus aucune nouvelle de nous.

Et désormais, Neoboros s'est emparé du pouvoir.

en savoir plus

AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion]
Rory V. Blaise
Rory V. Blaise
Ajisai

Messages : 461
Âge du personnage : 19
Année d'étude : IV
Groupe sanguin : B

les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
MessageSujet: les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] EmptyLun 7 Nov - 22:03



LES PHALANGES SE BRISENT
on est puceau de l'Horreur comme on l'est de la volupté

www

C'était un tout. Un tout qui allait et venait dans ton esprit, qui te faisait être ailleurs, qui t'empêchait de respirer, qui te faisait couler, te noyait jusqu'à ce que le souffle te manque... puis tu arrivais à ressortir la tête de l'eau, une courte seconde, juste assez pour pouvoir te noyer un peu plus, pour pouvoir t'enfoncer un peu plus dans cette eau profonde, dans les profondeurs de ton cœur, de ton être tout entier. Les migraines se font de plus en plus fortes, et des fois, elles disparaissent complètement, toute une journée, toute une semaine... avant de revenir, plus fortes, plus violentes, plus vicieuses. Les crampes sont là, toujours présentes, comme une douleur constante avec laquelle tu devais désormais vivre, elles semblaient ne pas vouloir partir elles non plus. Tu ne pouvais plus faire du sport autant qu'avant, tu ne pouvais plus courir, dormir confortablement, le sommeil te quittait chaque nuit un peu plus et ça se voyait, même si tu le cachais, même si tu essayais de le cacher le plus possible, ça commençait à se voir : tu étais irritable, jamais vraiment présent, tu évitais un peu Lullaby, un peu Arata, un peu toutes les personnes qui pouvaient se rendre compte que ton comportement changeait chaque jour un peu plus. Mais tout semblait être contre toi, ces temps-ci.

Le sac frappant contre ta cuisse, tu marches dans les couloirs pour changer de classe, pour aller à un cours que tu suis plus par obligation que par autre chose, tu le suis juste pour garder la face, pour faire croire que tout allait bien, que tout était normal. Mais le regard des professeurs avaient changé, celui du personnel entier avait changé. Parce que tu étais un Yajuu en devenir, et même à toi, ça te donnait envie de vomir. Mais le pire, Rory, le pire... c'est Lullaby, hein ? Évidemment que c'est elle. Lullaby et sa putain de greffe. Lullaby et son putain de cœur. Comme si tu n'avais pas assez à t'occuper d'elle, il fallait en plus que tu t'occupes de toi, de tes médocs à prendre tous les jours, de toutes ces merdes qui venaient te bouffer le cerveau, des rendez-vous cachés, des rendez-vous avec Lullaby. Tout était trop difficile, trop compliqué, trop horrible à vivre, finalement.

Et tu le vois. Evan dans toute sa splendeur. C'est à cause de lui qu'elle abandonne. C'est à cause de lui qu'elle t'abandonne, qu'elle laisse tomber, qu'elle ne veut pas se battre. C'est à cause de lui si elle a refusé une greffe, si tu l'as perdue. Tout est de sa faute.

Et cette haine Rory, cette haine vient s'emparer de ton corps sans que tu ne t'en rendes vraiment compte. Ô tu t'étais promis de lui foutre une baigne monstrueuse, tu t'étais promis de lui envoyer des tartes jusqu'à n'en plus pouvoir, lui envoyer tes poings dans la gueule jusqu'à ce qu'il te supplie d'arrêter. Et c'est ce que tu fais, Rory. Tant pis pour les conséquences de tes actes, tant pis pour toutes les merdes que ça va apporter, tant pis pour tout ce que ça peut foutre comme merde avec tout le monde, tu t'en branles, t'en as rien à foutre. Et tu abandonnes ton sac en plein milieu du couloir, pas très loin de lui, finalement. Et peut-être sait-il qu'il va s'en prendre une, parce qu'il n'essaie pas d'esquiver le poings que tu balances si fort, si rapidement. Peut-être n'a-t-il pas eu le temps, aussi ? Tu ne sais pas. Dans tous les cas, le premier coup le sonne, le surprend. Parce que t'as pas fais ça à la loyale, oh non... t'as vraiment pas fais ça à la loyale Rory.

— T'es vraiment qu'un gros enfoiré, tu l'sais ça ?

T'en doutes, et de toutes façons, tu ne lui donnes même pas le temps de répondre, parce que déjà, le deuxième coups part. Et tu comptais t'arrêter là Rory. Oh oui tu comptais t'arrêter là, tu ne voulais pas faire plus, mais tu te laisses emporter. Tu te laisses emporter par ta rage, ta haine, ton désespoir, ta peur de la perdre, ta peur de crever. Et tu te laisses emporter, tellement. C'est du lynchage public, tu fracasses tes phalanges contre son visage comme se fracassent les vagues contre les falaises du Moher. Et ton cœur saigne autant que son visage, et ton besoin de le voir disparaître n'est que le reflet de ton besoin de vivre.


HRP : c'est court, pardon, mais j'espère que ça vous va blblbl on est parti pour du drama, avec tout mon amour à vous trois, j'vous aime ♥


S. Lullaby McCormick
S. Lullaby McCormick
Ajisai

Messages : 287
Âge du personnage : 20 ans
Année d'étude : 5ème année
Groupe sanguin : B (positif)

les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
MessageSujet: Re: les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] EmptyVen 11 Nov - 17:12

YOU THINK YOU KNOW DEATH, BUT YOU DON’T. NOT UNTIL YOU’VE SEEN IT, REALLY SEEN IT. AND IT GETS UNDER YOUR SKIN, AND LIVES INSIDE YOU. YOU ALSO THINK YOU KNOW LIFE. YOU STAND ON THE EDGE OF THINGS AND WATCH IT GO BY, BUT YOU’RE NOT LIVING IT, NOT REALLY. YOU’RE JUST A TOURIST. A GHOST. — skins rises

Carnage — Les cours sont longs, beaucoup trop longs, semblables à l'éternité. Elle passe son temps à regarder par la fenêtre de son dernier rang, à moitié affalée sur sa table ; la concentration manquante. Le menton posé dans la paume de sa main, elle ne fait plus attention à rien, ce qu'il se passe autour ne l'intéresse plus, elle se conforte dans sa bulle en cogitant sur les événements des dernières semaines. Qu'est-ce que Lullaby peut bien en penser ? Elle-même n'arrive pas à clarifier ce qu'il se passe dans sa tête. Trop de choses se bousculent, trop de choses qui s'enchaînent et qu'elle n'avait pas pu prévoir ; pourquoi n'est-elle pas devineresse ? Une migraine commence à s'emparer de son crâne, y'a plus rien qui ne va, tout lui paraît dérisoire, elle ne se rend même pas compte que sa face ravagé transpire le désespoir. Alors elle s'allonge sur sa table, le front collé à la surface, les pupilles closes. Comment inverser le cours des choses ? En est-elle seulement capable ? Est-ce encore possible ? Est-ce que Rory sera assez réceptif ? Arrivera-t-il à lui pardonner ? Beaucoup de questions qui viennent prendre possession de son esprit, mais aucune réponse ne lui vient ; elle doit subir, elle doit faire face. Quand on ne fait rien, rien ne change, c'était pareil pour elle, si Lullaby n'avance pas, si elle ne fait rien, les choses resteront telles quelles et ce n'était pas une option envisageable. C'est en se redressant sur sa chaise qu'elle entend la sonnerie de la fin de ce cours plus que chiant, l'économie, ça n'a jamais été son délire ; alors elle s'étire de sa taille, baille légèrement avant de mettre ses affaires dans son sac à bandoulière en se massant légèrement la nuque... Le manque de sommeil, il se faisait clairement ressentir et il était visible, un visage déformé, des voiles sous les yeux. Elle a une mine effroyable et elle s'en rend même pas compte. Elle n'ose même pas aborder Shion ou Arata, son cœur ne semble pas prêt à une entrevue. Mais voilà... Y'a un bruit lourd d'une porte qui s'ouvre dans un fracas après que le prof est quitté la salle ; puis une voix qui gueule.

Putain Lullaby, c'est horrible ! Il y a ton meilleur ami qui est en train de casser la gueule à ton frère !
… Quoi ?

Arrêt sur image.
On rembobine.
L'hôpital, la vérité, Evan.
Putain de bordel de merde.

Elle se mord la lèvre inférieure, passe son sac sur son épaule et quitte la salle de classe en courant comme une dératé ; sa camarade lui indique le couloir, mais Lullaby ne se retourne pas, juste un mouvement de main en guise de remerciement, tout en reprenant sa course effrénée. Qu'est-ce que tu fous Rory ? Putain, mais qu'est-ce que tu fous ?! Son cœur percute sa cage thoracique, sa respiration haletante, elle est au bord du précipice ; pourquoi ? Cette putain de question laissée en suspend ; pourquoi ? Toujours cette putain de question universelle, pour tout et n'importe quoi ; pourquoi ? La réponse est évidente, Lullaby ne se voile plus la face, cette époque est révolue, c'est fini. Aujourd'hui, elle assume les conséquences, porte fièrement les couilles qu'elle ne possède pas, elle comprend le poids de sa vérité, elle laisse entrevoir la triste réalité. Et elle court, sans s'arrêter, comme si la vie de quelqu'un en dépendait ; et c'est effectivement le cas ; la vie de Rory et celle d'Evan en dépend, elle en est persuadée. Les secondes qui défilent alors que ses jambes filent le long des couloirs semblent durée des heures et étrangement, Lullaby a l'impression de ne pas avancer, de faire du sur place ; comme si son cœur savait que ce sombre spectacle n'allait clairement pas lui plaire. Il y a un attroupement de gens, mais personne ne bouge, personne ne fait rien, tout le monde contemple, mais personne n'intervient. Alors elle pousse, joue des coudes, attrape les tee-shirts pour écarter la foule et la voilà elle aussi, spectatrice d'une scène qu'elle ne pensait pas un jour contempler.

Evan, au sol, du sang
Rory, sur lui, le craquement des phalanges
Lullaby, debout, mais absente mentalement


Elle n'a pas le temps de réfléchir, ce n'est pas le moment, elle n'est pas comme tous ces connards de pigeons sordides qui aiment contempler ce genre d'immondices ; non, agir, ne pas se poser de questions et foncer. Son sac quitte son épaule et elle t'attrape Rory. De ses bras qu'elle passe en dessous de tes aisselles pour te bloquer, elle tente vainement de t'arrêter par la force, hésitant même pendant l'ombre d'un instant à user de ses pouvoirs pour te mettre hors service ; mais la violence envers un ami lui semble impossible. Et tu te débats Rory, elle a beau t'agripper de toutes ses forces, de tenter de te restreindre, rien ne marche.

Putain de merde Rory, arrête ! Tu vas le tuer si tu continues !

Même en s'infiltrant dans tes pensées, elle ne peut rien y lire, il n'y a rien, juste un blanc, comme si t'étais absent, physiquement présent, mais mort mentalement. Puis vient un coup de coude qui lui cogne le nez, prit dans ta frénésie, tu ne vois plus ce qu'il se passe autour, tu n'entends plus rien, elle le comprend, elle le ressent. C'est le nez en sang qu'elle se redresse, te bondissant une nouvelle fois dessus, enroulant un bras en dessous de ta gorge.

Il n'y est pour rien Rory et tu le sais, alors bordel arrête ça tout de suite !

Mais rien ni fait, tu ne t'arrêtera pas ; n'est-ce pas ?

hrp ; voilà, bon, c'pas tip top ; mais au moins je l'ai fais /MEURT/ ♥ amour sur vous



Dernière édition par S. Lullaby McCormick le Lun 30 Jan - 12:12, édité 2 fois
Arata Kagami
Arata Kagami
Ajisai

Messages : 148
Âge du personnage : 20 ans
Année d'étude : 5ème année
Groupe sanguin : B

les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
MessageSujet: Re: les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] EmptyMar 15 Nov - 20:40
Quelle existence méprisable est la vie humaine, où chaque individu était un pion sur l'échiquier du destin. Il n'était pas dans sa meilleure forme, Arata. Sa santé physique n'était pas un problème par contre, son moral en prenait un coup depuis quelque temps. Doutes, peurs, hésitations, mensonges. Pourquoi avait-il à nouveau cette impression que tout lui échappait ? Rory l'évitait presque pour x raison, Lullaby...On aurait dit qu'elle s'était d'avantage repliée sur elle-même. Et sans parler de son père. Menacé de perdre son emploi, il ne daignait quasiment plus à parler au dernier fils qui lui restait, préférant passer encore plus de temps à s'enfermer pour se tuer à la tâche. Arata voyait tout s'écouler autour de lui, et il tombait avec.

Le cours d'économie lui semblait être tout simplement interminable. Pas étonnant, c'était pour lui la matière de l'ennuie. Il passa tout le long à rêvasser jetant de temps à autre des regards à Lullaby en poussant de longs soupires, à se demander si un jour tout redeviendrai comme avant. Avec elle, Rory, tout les autres. A rire, sans prise de tête, à se faire des soirées jusqu'à pas d'heure. Ou alors il écrivait discrètement dans son carnet personnel histoire de se vider la tête. D'ailleurs, le brun était tellement dans sa bulle que si Shion regardait par dessus son épaule, il pouvait aisément lire ce que son camarade était en train de gratter. Son ressentis, ses sentiments. Amour, tristesse, colère. Finement modelés à travers des mots tantôt anglais, tantôt écrits en caractères japonais.

La sonnerie retentissait. Sans surprise, la plupart des Ajisai se précipitèrent vers la porte alors qu'Arata rangea ses affaires sans se presser. Sac et étui de guitare sur le dos, il quitta la salle avec l'intention d'aller prendre l'air à l'extérieur. D'ailleurs, le half en profita pour demander quelque chose à son capitaine. Avec le temps, il était devenu l'une des personnes en qui il avait le plus confiance. Ce n'était pas qu'un très bon ami mais aussi un confident. Les deux japonais avaient d'ailleurs pris l'habitude de parler dans leurs langue natale pour communiquer.

— Ah Shion, concernant la mission de la semaine prochaine, tu sais comment ça va se passer ? Parce qu'on a pas eu tout les détails et -

Un grand fracas. Machinalement, Arata avait tourné la tête dans la direction où cela provenait, et on y voyait des élèves au loin se rassembler autour de quelque chose. Ou peut-être quelqu'un, il n'en était pas sûr. De toute façon, il n'était pas d'humeur à se mêler à la foule. Mais pour que sa conscience soit définitivement tranquille, il usa de sa vue améliorée afin d'avoir un meilleur aperçu de ce qui était en train de se tramer. Et là. Ce qu'il y vit était loin de tout ce que ce dernier avait pu imaginer.

Arata serra les dents, les poings. Sans l'ombre d'une hésitation, il fonça vers le tumulte quitte à bousculer les autres sans scrupules. La politesse, au second plan pour une fois. Lulla, Evan. Les deux étaient en sang. Et Rory. Rory, pourquoi tu fais ça ? Qu'est-ce qui te prends ? Pourquoi Evan, pourquoi maintenant, pourquoi comme ça ? Il resta figé pendant quelques secondes, à réaliser ce qu'il voyait se dérouler sous ses yeux. Ses affaires, le half avait fini par s'en était débarrasser à la va-vite sans trop faire gaffe avant de s'y mêler à son tour, tentant de calmer la rage inexpliquée de son meilleur pote. Lullaby, elle essayait déjà de le stopper de ses propres mains. Un grand gaillard comme Rory ? Même Arata savait que se frotter à lui seule dans cet état était une très mauvaise idée et pourtant, il préférait être maso lui aussi. Y'en a marre, ça suffit. Il tenta de lui choper le bras PAF, un coup dans la mâchoire en retour avec un jolie marque sur le visage. Ça arrêta le brun un instant le temps d'encaisser le choc puis reprit l'assaut de plus belle avec une volonté supplémentaire. Il avait enfin prise et n'avait absolument pas l'intention de le lâcher jusqu'à ce que la personne concernée ait retrouvée ses esprits.

— C'est quoi ton problème ?! T'as vu le foutoir que t'es en train de mettre ?! Ouvre les yeux bon sang !! C'est pas toi qui disais ne jamais être capable de mettre la main sur ceux qui te sont chers ? HEIN ?! REGARDE BORDEL !!

La colère. Il se retenait.
Oh oui qu'il se retenait.
Respire.

— ...Je ne rigole pas, Rory. Arrête ces conneries avant que tu puisses le regretter amèrement.


Je ne te reconnais plus.

Ses parles cherchaient à le défier. A le transpercer, à l'atteindre. A lui montrer qu'il était prêt à s'opposer à lui sans flancher une seconde, frère de cœur ou pas. Tout comme il l'avait fait une fois avec Tsubasa.

Tu serais vraiment capable de franchir la limite, Rory ?

HRP:


Dernière édition par Arata Kagami le Mer 16 Nov - 17:38, édité 1 fois
http://fire-emblem-rebirth.forumactif.org/
Shion Nakajima
Shion Nakajima
Capitaine des Ajisai

Messages : 64
Âge du personnage : 20 ans
Année d'étude : 5ème année
Groupe sanguin : A

les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
MessageSujet: Re: les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] EmptyMer 16 Nov - 11:02
гнев
And all foundation that we made built to last, they disintegrate. And when your house begins to rust, it's just metal and dust.
C’est pas vraiment la joie ce matin : le temps est maussade, le cours n'est pas celui qui t’intéresse le plus, il y a des soucis dans ta Division, et ça, c’est vraiment le pire. Tu jettes un coup d’œil en arrière à Franz qui n’a pas l’air dans son assiette, à Lullaby qui soupire de lassitude, à Arata qui, assis devant toi, n’a pas l’air de porter plus attention que ça au professeur. Et tu penses à Rory qui inquiète son colocataire, Rory qui t’inquiète aussi par sa distance. Heureusement que Jasmin n’en ajoutait pas avec une mauvaise humeur sinon tu serais bon pour l’Enfer. Tu soupires aussi. Ouais. C’est pas vraiment la joie ce matin chez les Ajisai.

La sonnerie retentit dans la salle et tu ranges tes affaires dans ton sac, soulagé de ne plus subir la torture du professeur d’Economie. Tu aurais pris une spécialité trader si tu avais voulu étudier les flux d’argent et les stratégies, pas Forces Spéciales. Attrapant ton sac que tu poses sur ton épaule, tu réfléchis. Il faudrait que tu trouves un instant pour parler à ton cadet : pas en tant qu’ami, en tant que Capitaine. Que tu parles aussi à Lulla, à Arata, que tu rassures Ambros parce qu’au final, ce sont eux qui souffrent le plus des changements chez Rory. Et tu te demandes ce qui pouvait lui passer par la tête en ce moment pour vouloir être si seul. Ah elles sont loin les soirées jeux vidéo ou Ghibli, elles sont loin les soirées où ils venaient squatter dans votre chambre. Peut-être aussi parce que tu passes presque trois jours par semaine à Centrale dans celle de Jasmin, peut-être aussi parce que vous n’en organisiez plus aussi souvent.

Tu es un peu perdu dans tes pensées, à tel point que tu ne prêtes pas attention à l’étudiante qui appelle Lullaby dans la salle, à celle-ci qui sort en courant, comme une scène de fond dans ton esprit quand Arata t’en sort. Et la douce langue japonaise se fait entendre à la sortie de la classe. Il te parle de la semaine prochaine et ton esprit vire sur l’organisation de la mission. Mais il n’a pas le temps de finir. Vous tournez simultanément la tête en direction du bruit à la sortie et avant que tu ne réagisses, Arata disparaît déjà dans la foule. Tu as compris l’urgence de la situation quand tu entends la voix de Lullaby hurler au centre du cercle, celle d’Arata que tu as fini par suivre en trottinant et en distribuant des « pardon » et des « excusez-moi » aux élèves spectateurs de la scène surréaliste qui a attisé leur curiosité. Ta curiosité.

Ok. Là Rory, t’as définitivement merdé.

Le spectacle te stupéfait, t’horrifie aussi. Parce que tu n’as jamais vu Rory dans cet état, parce que Lulla’ et Ara’ essayent tous les deux de le maîtriser par la force, parce que le frère de l’irlandaise n’a tout simplement plus l’air de faire un mouvement. Et ton esprit ne sait pas par où commencer, il réfléchit encore quand tu attrapes Evan pour l’éloigner des poings de Rory, que tu le soutiens en appelant à l’aide d’un étudiant en Médecine Magique pour administrer les premiers secours. Personne ne se bouge. Il y a un instant de flottement pendant lequel tu jettes un coup d’œil à tes deux amis qui tentent de raisonner le plus jeune d’entre vous. Et ça finit par t’agacer. La situation est urgente, il n’y a pas de place pour l’hésitation et tu finis par t’énerver, sans doute comme jamais on ne t’a vu énervé. Tu ne connais pas l’état dans lequel est Evan et sans connaissance, autant agir vite.

Finalement, une sixième année s’avance et prend en charge le blessé. Elle dit qu’elle l’amènera à l’infirmerie et tu la remercies, soulagé de voir la victime disparaître dans la foule.

Tu te retournes vers le fautif. T’es définitivement pas heureux de son comportement. Il n’a même pas eu l’air de s’être calmé entre temps. Tu inspires, profondément. Expires. Inspires à nouveau en t’avançant calmement vers Rory. Tu n’aimes vraiment pas utiliser les poings, tu ne tenteras pas d’user de la force pour le calmer même s’il mériterait que tu lui mettes une droite parce qu’il n’a l’air de comprendre que ça. Mais c’est indigne de toi. Et tu attrapes ses joues entre tes paumes, l’oblige à te regarder droit dans les yeux. Tu laisses filer tes pouvoirs à travers tes mains. Tu les contrôles comme tu contrôles ses émotions, que tu laisses dissiper sa colère dans l’air, même si la violence de ses sentiments te fatigue plus rapidement que prévu et que tu t’essouffles quand tu le lâches.

« T’es calmé ? » Ce sont les seuls mots qui sortiront de ta bouche pendant les dix secondes où tu continues de sonder son regard. Puis tu te retournes vers l’audience visiblement agacé par leur inaction. « Allez, filez, y’a plus rien à voir. » Tu gardes un calme olympien, alors que tu boues à l’intérieur. Décidément, le boulot de Capitaine est plus difficile que prévu.


Dernière édition par Shion Nakajima le Dim 20 Nov - 15:03, édité 1 fois
Rory V. Blaise
Rory V. Blaise
Ajisai

Messages : 461
Âge du personnage : 19
Année d'étude : IV
Groupe sanguin : B

les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
MessageSujet: Re: les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] EmptyMer 16 Nov - 14:12



LES PHALANGES SE BRISENT
on est puceau de l'Horreur comme on l'est de la volupté

www

Et tu frappes, frappes, frappes encore et encore, jusqu'à ce que cela devienne un automatisme, jusqu'à ce que ton corps le fasse sans que tu aies besoin de réfléchir. Et tes phalanges te feraient mal si tu n'étais pas si concentré sur ta haine, si concentré sur lui, si concentré sur le virus, si concentré sur Lullaby, si concentré sur la vie qui t'abandonne chaque jour un peu plus. Tu perds le contrôle de toi-même, tu perds le contrôle de tes bras, de ton poings droit qui ne fait que monter et descendre, qui se fracasse sur sa mâchoire, qui se fracasse sur son visage déjà tuméfié.

Il n'y est pour rien Rory et tu le sais, alors bordel arrête ça tout de suite ! Mais tu n'entends pas, tu n'entends pas du tout tout ce qu'il se passe autour de toi, par contre, tu sens le bras en dessous de ta gorge qui t'empêche de bouger un instant, mais tu veux te défaire de l'emprise, ton coude rencontrer une mâchoire, et puis, deux autres bras qui t'entourent, qui te stoppent, qui te redressent et tes genoux quittent le sol, tu quittes le bassin d'Evan parce qu'on t'y force. Regarde bordel ! Mais tu ne fais pas attention, tu n'écoutes pas, tu vois à peine Shion l'aider à se redresser parce que tu n'es concentré que sur lui, que sur Evan.

— C'est toi qui mérite de crever, craches-tu sans même t'en rendre compte, sans même y réfléchir, sans même faire attention aux personnes autour de vous.

Tant pis, n'est-ce pas, Rory ? Tant pis, lui, il devait le savoir. Lui, il devait savoir que sa sœur allait crever et qu'il n'y faisait pas attention, qu'il était seulement qu'un gros égoïste qui ne pensait qu'à lui, qui ne voyait que lui, qui ne faisait pas attention à son autre lui, à son alter ego. Comment pouvait-il encore être au niveau d'un frère, au niveau d'un autre elle, alors qu'il l'abandonne tous les jours, alors qu'il ne fait que l'éviter, qu'il ne fait que penser à lui, rien qu'à lui. Oui, c'est lui qui mérite de crever, pas toi, qui ne l'abandonne pas, pas elle, qui n'a fait que survivre, qui n'a fait que se battre jusqu'à ce qu'il l'abandonne. C'est lui qui devrait crever, pas toi, pas elle. Tout est de sa faute à lui. Parce qu'il te faut un coupable, il te quelqu'un à détester, il te faut quelqu'un à haïr. Arrête ces conneries avant que tu puisses le regretter amèrement.

Tu serres les dents, tentes de te défaire de leur emprise à tous les deux, mais ils te tiennent trop fort, ils te serrent trop fort. Tu étouffes. Puis Shion. Shion qui arrive, qui pose ses mains sur ton visage en le prenant en coupe, qui te fixe droit dans les yeux. Et tu te calmes. Pas instantanément, pas entièrement, mais la colère n'est plus là, la haine est présente, mais tapie dans l'ombre. Ton torse se soulève trop vite, beaucoup trop vite, même si ta respiration est plus calme qu'avant. Tu trembles Rory. Tu trembles parce que l'adrénaline redescend, parce que ton corps a fait un effort soudain trop violent, parce que ta migraine semble vouloir faire sortir ton cerveau de ton crâne. Il te fixe, te demande si tu t'es calmé et tu te contentes de te mordre la lèvre, bien trop fort, bien trop violemment et déjà, le goût du fer vient couler contre ta langue, envahir ta bouche. Tu as envie de vomir.

Ta main droite tremble beaucoup trop, comme si elle avait des spasmes en continu et tu te défais de l'emprise de Lullaby et Arata d'un mouvement sec, encore violent, mais plus calme. Tu serres et desserres le poing, faisant grincer tes phalanges en sang : en sang du sien, en sang du tien, aussi. Elles sont écorchées, à vif elle aussi. Tu l'as frappé beaucoup trop fort, beaucoup trop longtemps. Tu aurais pu le tuer de ton poings. Ton regard reste fixé dans le vide. Tu aurais pu le tuer Rory. Et c'est horrible. Parce que tu pourrais tuer de ta haine. Tu pourrais tuer pour elle. A cause d'elle. Tu ne sais pas vraiment lequel des deux est le vrai. Tu ne veux pas y réfléchir. Ta main te lance, elle te fait mal, et tu portes enfin ton regard dessus, et ce que tu vois te dégoutte. Oh oui ça te dégoutte Rory, parce que ça ne fait que rendre plus vivant tout ce qui t'entoure actuellement : la maladie de Lullaby, le virus, son abandon, ta contamination...

Le cercle se dissout, disparaît, et bientôt, vous n'êtes plus que quatre dans le couloir. Tu veux fuir. Tu veux fuir parce que tu te donnes envie de vomir, tu veux fuir parce que tu ne veux pas voir le nez en sang de Lullaby. Tu veux fuir parce qu'il va falloir que tu donnes une explication, à Shion, à Arata, que c'est pas à toi de la leur donner. Ta main tremble toujours autant et tu commences vraiment à avoir mal, tu commences vraiment à la sentir chauffer, à la sentir tout court, finalement. Et ton regard ne quitte pas ta main droite que tu couvres de ta main gauche. Putain. Putain putain putain.

Et tu ne te rends compte de la violence de tes actes qu'une fois que tu les as accompli. Tu t'es laissé emporter par ta haine, par la peur, par tout en même temps, par toutes ces émotions négatives qui ne font que t'entourer ces temps-ci. Tu as envie de vomir ta haine, tu as envie de pleurer ta douleur. Tu as envie de fuir, leur regard d'incompréhension, leur regard de suspicion, leur regard de... tu ne sais pas, mais tu les sens te regarder, tu le vois. Et le silence est violent, il fait mal, il fait siffler tes oreilles.

— Tu devrais mettre quelque chose sur ton nez...

Tu ne te tournes même pas vers Lullaby, ton regard n'a pas quitté ta main ensanglantée. Ton sang, le sien. Tu n'oses pas relever la tête, tu as peur de leur regard, tu as peur de leur réaction.

Tu as peur de les perdre.


HRP : blblblbl je meurs


S. Lullaby McCormick
S. Lullaby McCormick
Ajisai

Messages : 287
Âge du personnage : 20 ans
Année d'étude : 5ème année
Groupe sanguin : B (positif)

les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
MessageSujet: Re: les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] EmptyMer 16 Nov - 17:13

YOU THINK YOU KNOW DEATH, BUT YOU DON’T. NOT UNTIL YOU’VE SEEN IT, REALLY SEEN IT. AND IT GETS UNDER YOUR SKIN, AND LIVES INSIDE YOU. YOU ALSO THINK YOU KNOW LIFE. YOU STAND ON THE EDGE OF THINGS AND WATCH IT GO BY, BUT YOU’RE NOT LIVING IT, NOT REALLY. YOU’RE JUST A TOURIST. A GHOST. — skins rises

Loneliness —  Le cœur aux bords des lèvres, la poitrine se soulève de plus en plus vite alors que le visage de sa moitié se retrouve déformé. Dans cette situation, avec les mêmes traits, le même faciès, elle a l'impression de prendre les coups à sa place, comme par le passé... Et cette douleur que ressent Evan en cet instant lui foudroie le cœur, comprime ses muscles ; mais Lullaby ne lâche pas prise. Jamais. Resserrant même l'étreinte sur ta gorge alors que tu te débats, essayant de la faire dégager de là ; mais non, même avec le nez en sang, elle ne bouge pas ; elle ne bougera pas. Il y a tout qui s'enchaîne et elle ne peut pas s'empêcher d'éprouver des remords, car c'est bien de sa faute tout ça ; si Evan est dans cet état, gisant dans son propre sang, c'est de sa faute ; si toi Rory, tu as autant les nerfs, si tu éprouves autant de haine et de peine, c'est de sa faute... Tout ça parce qu'elle avait décidé de mentir, de cacher la vérité. Elle resserre l'étreinte, quitte à t'étouffer, pour te faire comprendre que tu étais en train de prendre le mauvais chemin ; comme Lullaby l'avait pris quelques années auparavant. Puis, la suite survient, tout s'enchaînent à une vitesse bien trop rapide pour elle ; Arata vient d'entrer dans son champ de vision, tentant d'arrêter Rory par la force de ses bras. Un soupir de soulagement allait quitter sa bouche, mais il était bien trop tôt pour crier victoire. Rory ne retrouve pas la raison... Tu restes la même bête enragée, tu viens même gueuler une phrase qui n'a pas de sens pour certain, mais qui a une énorme signification pour elle. « C'est toi qui mérite de crever. »

Evan ? Mourir ? Mais il était déjà condamné. Le virus le ronge depuis des années... Il ne mérite pas de crever, certainement pas, surtout pas. Les ongles de Lullaby se resserrent un peu plus sur ta gorge ; mais le calme se pointe, car Shion est là. Shion et sa capacité à calmer les ardeurs de tout le monde avec ses manières et son faciès quasi-imperturbable... La jalousie qu'elle avait éprouvée envers lui aurait pu la prendre d'assaut de nouveau aujourd'hui, mais ce n'était clairement pas le moment d'avoir de telles pensées, ils avaient tous le même but en cet instant ; calmer leur plus cher ami ; te calmer toi Rory. Les mains de Shion sur ton visage te décrispent et Lullaby lâche alors immédiatement son emprise, redevenant spectatrice de la situation ; l'adrénaline redescend, la pression se relâche, mais les nerfs sont encore à vifs. Une main sous son nez, elle tente de stopper le flot de sang qui en coule inlassablement.. Et son regard vient rencontrer le sol, à l'endroit ou Evan venait de se faire passer à tabac. Dans la cohue, Lullaby n'avait même pas vu son extraction de cet enfer ; elle n'y avait pas prêté grande attention ; trop concentrer pour le défendre. Mais voilà, elle a échouée Lullaby, elle n'a pas pu le protéger de cette situation. Il vient de se faire tabasser pour une raison qu'il ignore, dans sa tête, Evan doit être empli d'incompréhension. « Je me suis fait fracasser, mais pour quel motif ? » Elle le ressent et ça se resserre sur sa poitrine qu'elle comprime de sa main libre.

Le sol est sale, le sang la fait grimacer légèrement, mais elle reste malgré tout imperturbable ; lâchant un soupir de dépit. Depuis sa sortie de l'hôpital, depuis son entrevue avec Chidori, Lullaby a changé, elle le sait, ça se voit. Son sourire n'apparaît sur son visage qu'à de très rares occasions ; elle n'en éprouve plus vraiment l'envie ; cependant, elle avait pris une décision. Il était temps d'en assumer les conséquences. Revenant sur ses pas et attrapant son sac à bandoulière sur le sol, la jeune femme dégaine un paquet de mouchoirs, celui que Jasmin lui avait dépanné pour le même usage ; un saignement de nez. C'est en se mouchant que la douleur se fait plus vive et le flot coule encore plus vivement... Il lui avait pété le nez ? Apparemment non, mais l'os avait émis un bruit étrange. Nouveau soupir, Shion fait circuler la foule, plus personne ne se trouve dans les couloirs ; sauf eux. Et la voix de son meilleur ami brise le silence.

Tu devrais mettre quelque chose sur ton nez...
Ta gueule Rory.

C'était sorti instinctivement. C'était sorti tout seul, parce qu'elle savait très bien ce que t'allais dire, elle savait très bien que t'allais chercher un moyen de t'excuser de l'avoir frappé sans le vouloir ; mais elle s'en branle de ça Lullaby. Son nez, elle s'en branle, son propre sang, elle s'en fout. Mais Evan, Rory ? Malgré l'amour qu'elle éprouve pour toi, tu as franchi une limite par sa faute ; et c'est comme si c'était elle qui avait fait un faux pas. Les dents s'entrechoquent, les ongles s'enfoncent dans la paume de sa main gauche, alors que la droite essuie encore le sang qui coule ; elle en vient même à cracher le sang qui s'était agglutiné dans sa gorge.

Tu te fous de moi, c'est ça ? T'as rien d'autre à dire ? Elle se stoppe, toujours dos à vous, faisant bien attention à ne croiser aucun de vos regards. Tu ne crois pas que tu devrais remercier Arata et Shion ? Ils t'ont empêché de devenir un putain de meurtrier !

Non, elle ne se met pas dans le lot, car elle n'a servi à rien ; juste à te rendre plus coupable ; il avait fallu qu'elle se prenne un coup, il avait fallu que, par son intervention, tu te sentes encore plus coupable que tu ne l'étais déjà. Risible ? Ouais, cette situation était risible, même pathétique. Les jointures de ses mains deviennent blanches, puis rouge, la pression de sa mâchoire se desserre alors qu'elle daigne enfin se retourner... Une colère noire, quelque chose était en train de bouillir en elle et son regard rempli de haine en était la preuve formelle.

Maintenant que t'as passé tes nerfs sur la mauvaise personne ; je vais en faire tout autant ; mais autrement.

L'envie de pleurer, l'envie de tout renverser sur son passage ; toutes ses envies étranges qui prennent de l'ampleur dans sa caboche sont en train de partir en fumée ; elles sont remplacées par cette envie ; celle de la vérité.

Shion. Vu que tu es capitaine, tu mérites de savoir. La raison pour laquelle Rory vient de péter un câble ; c'est d'ma faute. Sans doute qu'il y avait autre chose, elle n'en doutait pas, mais pour l'heure, pour tout ce qu'il s'était passé récemment ; Lullaby ne s'illusionnait pas, c'était en grande partie de sa faute. Et vous vous demandez sans doute « pourquoi » tous les deux ? Pointant du nez Arata, elle avance vers son capitaine, une courbette en avant en guise d'excuse avant d'enchaîner, le regard résolu. Parce que j'suis malade, j'suis en sursit, j'suis en train de crever lentement, mais sûrement.

Plus de mensonges, c'était sa résolution ; elle n'avait plus aucune intention de le cacher ; elle s'en fichait de devenir la fille « malade » aux yeux des gens ; c'était la réalité, il fallait l'accepter. « Hé, c'est Lullaby, la fille qui à le cœur malade. » C'était sa peur autrefois, mais elle en ferait dorénavant une force.

Evan n'est pas au courant, il vient de se faire défoncer sans aucune raison ; parce que j'ai été lâche, parce que j'ai rien dit. Nouveau soupir, toujours son faciès imperturbable, sa voix résolue, mais tout de même blasée... Blasée de ce qu'elle était. Et je suis désolée de vous l'avoir caché à tous les deux.

Les détails ? Il n'y avait pas besoin de plus de détails, les choses étaient dites ; plus de retour en arrière possible et de toute façon, Lullaby ne l'envisagerait même pas. Ce n'est pas dans sa nature d'être lâche, ce n'est pas comme ça qu'elle avait voulu tourner... Chez les McCormick, on avance, on ne recule pas ; chez les McCormick, on se bat pour survivre, on n'abandonne pas et on protège les siens. Les gens qui étaient présents étaient sa nouvelle famille, des gens à qui elle pouvait faire confiance, Lullaby l'avait juste oubliée. Se retournant vers Rory, n'approchant pas malgré tout ; par automatisme, pour ne pas être de nouveau frappé, elle lâche en plissant les yeux.

Maintenant que j'ai porté mes couilles, tu vas porter les tiennes Rory. Qu'est-ce qui t'as pris ?

Les bras croisés, elle s'adosse à un mur, essuyant encore une fois le sang qui coule, mais de moins en moins abondamment. C'est le moment d'avoir une discussion, sur le vif, pas une fois que la tempête est passée ; certainement pas. Aucune dissimulation possible ; il lui fallait des réponses ; en bonne égoïste qu'elle est.

hrp ; *sifflote* lulla 2.0 débarque uhuhu ; désolé d'avance, c'est pas top ; mais bon, révélatiooooooonn.



Dernière édition par S. Lullaby McCormick le Lun 30 Jan - 12:13, édité 2 fois
Arata Kagami
Arata Kagami
Ajisai

Messages : 148
Âge du personnage : 20 ans
Année d'étude : 5ème année
Groupe sanguin : B

les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
MessageSujet: Re: les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] EmptyDim 27 Nov - 4:37
Shion. Shion. Yokatta... Il était là. Leur ange gardien. Arata le remercierait jamais assez, mais là l'idée ne lui traversa même pas l'esprit; Rory s'était calmé, il lâcha prise sur lui. Y'avait plus que les quatre, plus de Evan, plus personne. Juste du sang parterre et cette tension qui animait le groupe alors que quelques temps auparavant, ils étaient comme les doigts de la main. Il était même prêt à aider son meilleur ami avec ses sentiments alors que lui avait fini par par accepter les siens et tenir sa parole quant à vider son sac devant la personne concernée. Mais voilà, fallait que plusieurs merdes viennent briser cette harmonie. Et parmi elles, y'en a qui lui étaient inconnues. Remercier pour quoi ? Agir comme un enfoiré et ensuite effacer les traces ? Non, ce n'est pas aussi facile Rory. Arata, il a mal.

— Je m'en tape de ses remerciements.

Ses mots étaient secs, francs, sans regrets, plus familiers que d'habitude. Ceci n'était encore qu'un échantillon de la douleur qu'il éprouvait accumulée depuis des jours et des jours durant en grande partie par leur faute; sa joue le lançait un peu, accompagné d'un goût amer dans sa bouche qui n'étaient le résultat que du coup de tout à l'heure. Pourtant, c'était Lullaby qui monopolisait à présent toute son attention. Arata observait la scène, les poings serrés, le coeur battant avec cette sensation de vivre un véritable cauchemar. Qu'on ne pouvait voir un truc pareil que dans les drama coréens et japonais qu'il avait pu voir dans sa chambre lorsqu'il s'ennuyait pas un temps de pluie. Pourtant ce n'était pas un rêve. Bienvenue dans le monde réel;

C'est de ma faute. Qu'elle leur disait. Preuve qu'on lui cachait des choses. Mais ce n'était pas le pire. Arata sentait les révélations venir à plein nez et ça le tétanisait dans le fond, tout comme il se hâtait d'enfin connaitre le fin mot de l'histoire. Le voilà devant elle, ses yeux émeraudes qui essayaient de percer les siens.

— Et qu'est-ce qu'on doit comprendre ?
— J'suis malade, j'suis en sursit, j'suis en train de crever lentement, mais sûrement.

Son monde venait de s'écouler. Sa gorge, sa poitrine se serraient. Et son cœur tant malmené se brisa en mille morceaux. Non non non. Elle ment. Elle ment !! Son expression avait changée du tout au tout, on aurait dit qu'il était totalement déconnecté. Pourquoi maintenant, pourquoi elle, pourquoi...Pourquoi quand il était enfin prêt à assumer pouvoir aimer quelqu'un à nouveau, il fallait que la vie soit à nouveau si cruelle ? Arata n'avait rien entendu de la suite, tout n'était que non sens pour lui. Juste des excuses pitoyables. Dès lors, il redescendit sur terre, se mordit méchamment la lèvre inférieure pour empêcher les larmes de couler. Il n'avait même pas laissé Rory parlé.

— ...Désolée. C'est tout ce que t'as à dire ? Te fous pas de moi, Lulla. Te fous pas de moi...Et tu comptais me le dire quand, HEIN ?

Arata rentra dans le déni. En seulement quelques mots, Lullaby avait tué sa lumière. Elle allait mourir. Sa Lulla, s'éteindre pour ne plus revenir. L'idée en elle-même le rendait malade. Sûrement la même folie qui venait d'emporter Rory. D'ailleurs, il en avait absolument pas fini avec lui. En deux temps trois mouvements, le brun le confrontait lui aussi.

— Et toi. TOI. T'étais au courant pas vrai ? Après ça se dit être mon meilleur ami, mon frère ? Laisse-moi rire. Continuez encore avec vos cachotteries, c'est bien. Vous savez quoi ? Vous deux-là...Vous n'êtes que des putains d’égoïstes.

Ses iris se posèrent une nouvelle fois sur elle, lui montrant bien que c'était également à cette dernière qu'il s'adressait. Sa voix était nouée par le chagrin et la colère : Arata sentait qu'il allait faire un burn out à tout moment.

— J'ai vraiment été con de croire que je pouvais enfin tout te dire ou même que ça pourrait aller au delà de notre amitié.

C'était la goutte de trop; Arata venait de s'infliger lui-même un ultime coup de poignard en lui balançant une pseudo-déclaration dans une situation pareille. Inconsciemment, il avait en fait juste besoin de vider son sac à propos de tout les ressentis qu'il avait accumulés depuis belle lurette. Il était en train de craquer, ça ne faisait aucun doute : ses membres tremblaient et des larmes commençaient à perler dans le coin de ses yeux. Arata eu un bref regard reconnaissant envers Shion et partit aussitôt d'un pas rapide s'isoler plus loin, n'ayant pas la volonté de s'éloigner d'avantage. Au passage, il zappa en plus ses affaires dont son sac, sa guitare, son carnet. Il se laissa finalement glisser contre le mur, passa une main sur le visage, dans ses cheveux. Et c'est à cet instant précis qu'Arata se lâcha complètement comme la fois où il avait réalisé que Tsubasa ne redeviendrait sûrement plus jamais.

Realizing, everything I love is slowly killing me


Taking off — (music)
HRP:
http://fire-emblem-rebirth.forumactif.org/
Shion Nakajima
Shion Nakajima
Capitaine des Ajisai

Messages : 64
Âge du personnage : 20 ans
Année d'étude : 5ème année
Groupe sanguin : A

les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
MessageSujet: Re: les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] EmptyLun 26 Déc - 18:25
гнев
And all foundation that we made built to last, they disintegrate. And when your house begins to rust, it's just metal and dust.
Ça a failli partir en cacahuète. Mais toi qui te maudis souvent de n’avoir aucun pouvoir offensif opérationnel, il y a des fois comme celle-ci où tu bénis véritablement ta capacité à dissiper les émotions, en faire naitre de nouvelles, agir tout simplement pour affronter la tempête et revenir en eaux calmes. Rory s’apaise un peu quand tu le lâches et tu t’occupes de faire disperser les derniers curieux loin de votre petit groupe. Pour l’instant, c’était une histoire entre vous le groupe d’amis, entre toi le Capitaine et les Ajisai. Le temps que tu termines, c’était déjà reparti. Le ton sec d’Arata est étonnant, parce que ce n’est pas dans les habitudes de ton colocataire de parler de la sorte ; la voix de Lullaby est déjà plus forte. Et tu viens enfin de remarquer le sang qui coule sur son visage. Tu ne sais même pas si elle s’est pris un coup volontaire ou pas, mais la situation n’est pas à savoir si c’était le cas ou non. Lulla, c’est pas le moment pour ça, as-tu envie de sortir mais l’Irlandaise est partie, la colère l’emporte et tu l’observes s’avancer vers toi sans vraiment comprendre la situation, ses actions ni ses paroles.

Lullaby aussi est malade : comme Franz, comme beaucoup de gens dans ton entourage. Et la première chose qui te vient à l’esprit est cette histoire de virus dont on a aucun vaccin. Ton cerveau boue avant ton corps et maintenant qu’il a assimilé ces paroles, le voilà qui repart, envoie des signaux de détresse. Ton cœur s’accélère, ta respiration se coupe, tes muscles se tendent, ton visage se fige dans une expression de stupeur, cette même expression que tu as à chaque fois qu’on t’annonce qu’il y a un nouveau malade dans ta Division. Le genre de chose qui te bouffe jusque-là moelle, beaucoup plus que les atteints eux-mêmes. Parce que tu veux être là pour tout le monde, soutenir tout le monde, mais t’es peut-être un peu présomptueux de te dire que tu peux porter tous les fardeaux du monde sur tes épaules. Tu inspires à fond, expires lentement pour calmer ton cœur, garder la tête froide dans ce genre de situation, parce que c’est comme ça que tu as appris à gérer les conflits. Elle ne pouvait pas te laisser dans le doute : virus ou pas, il faut que tu saches au moins ça. Il faut que tu saches si tu peux aider en quelque chose, parce que tu es comme ça de nature. C’était pas vraiment le moment pour les excuses. « On en parlera plus t.... »

Tu n’as pas terminé ta phrase et cette fois, c’était Arata qui se laissait entendre. Sa voix s’élève, il conteste, il n’est pas d’accord, et toi qui sait pertinemment ce qu’il y a entre lui et Lullaby, tu passes pour le sans cœur de service. Parce que tu ne réagis pas comme tu le devrais, mais ancré dans ton rôle de Capitaine, tu ne peux pas te permettre de réagir comme tous le faisaient. Tu laisses ton colocataire exploser en le surveillant du coin de l’œil, au cas où. Finalement, il s’éloigne, s’isole et se laisse aller contre un mur. Tu ne réalises pas toute la portée de ses paroles et tu regardes chacun des trois protagonistes dans leurs coins respectifs sans savoir par où commencer. Prioriser les problèmes, c’est ce qu’il faut que tu fasses et tu inspires à nouveau, puis expires en passant une main sur ton visage. « Ok. » Il faut absolument que tu agisses avant que cela n’échappe à tout contrôle.

Tu regardes Rory qui, le connaissant, n’est pas spécialement prêt à parler. Tu n’en tireras rien aujourd’hui. A remettre à plus tard quand tu pourrais lui parler seul à seul. Il faut aussi que tu préviennes l’administration pour les dégâts, pourquoi le sol est tâché de sang, pourquoi il y a un étudiant à l’infirmerie dans un sale état.

Tu regardes Lullaby qui, adossée à son mur, semblait tenir à ce que son compatriote crache le morceau. Peine perdue pour elle. Et tu te devais d’aller lui parler quand elle serait allée voir son frère à l’infirmerie.

Tu regardes Arata, au sol, blessé dans son cœur autant que son orgueil, dont tu devrais laisser le soin à Lullaby d’aller lui parler parce que tu serais décidément de trop dans leur histoire.

« Ok. » tu répètes à nouveau en essayant vraiment de garder la tête froide pour réguler ces Ajisai au sang chaud. Ton visage est pourtant rouge de toutes ces émotions que tu tentes de contenir. Tu te dois d’être plus responsable que les autres dans ce genre de situation et c’est un véritablement défi à chaque fois. « Voilà ce qu’on va faire parce que c’est décidément pas le moment de mettre les choses au clair maintenant : Rory ne va pas ‘porter ses couilles’ aujourd’hui. Il va venir avec moi à l’administration pour qu’on explique ce qui s’est passé dans ce couloir. » Ton regard se pose sur l’Irlandais, qu’il comprenne bien que tu ne tenais pas à ce qu’il te fasse faux bond sur ça car tu l’y amènerais par la peau des fesses s’il le fallait. « On est d’accord Rory ? » Question rhétorique. Ton ton est un peu autoritaire et franchement là, tu ne t’attendais pas spécialement à ce qu’on te conteste. C’était comme ça, point. « Lulla, je sais que tu aurais préféré qu’on fasse ça tout de suite mais vu la tournure que prennent les choses, on n’arrivera à rien. Je préférerai que tu ailles voir ton frère à l’infirmerie pour t’assurer qu’il va bien. » Tu te tournes vers Arata, soupires à nouveau. Il te fend véritablement le cœur. « Tu pourrais peut-être emmener Arata avec toi ? Je crois qu’il va falloir que vous ayez une conversation tous les deux. » Tu ne peux pas t’en empêcher et tu viens t’accroupir en face de ton colocataire, penches doucement le visage pour tenter d’apercevoir le sien. « Ara’, qu’est-ce que tu veux faire ? Aller à l’infirmerie avec Lullaby ou avec moi dans le bureau des prof ? » Parce qu’au final, tu ne voudrais pas lui faire subir quelque chose dont il n’a pas envie. Il en bavait déjà assez.


hrp : c'est pourri, c'est kk, et je suis désolée pour le temps que j'ai mis à répondre

Rory V. Blaise
Rory V. Blaise
Ajisai

Messages : 461
Âge du personnage : 19
Année d'étude : IV
Groupe sanguin : B

les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
MessageSujet: Re: les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] EmptyMer 28 Déc - 10:33


LES PHALANGES SE BRISENT
on est puceau de l'Horreur comme on l'est de la volupté

www

Ta main tremble toujours autant et tu as l'impression qu'elle est cassée, ou fêlée, tu ne sais pas. Dans tous les cas, elle fait mal. Elle fait vraiment, vraiment très mal, et plus tes doigts tremblent, plus tu as mal, et plus tu as mal, plus tes doigts tremblent. C'est un cercle vicieux, ça ne s'arrête pas. C'est un cercle vicieux comme cette haine qui t'a pris aux tripes, qui t'a retourné l'estomac et qui te donne mal au cœur maintenant. La voix de Lullaby te donne le premier coup, elle te détruit, enfonce la lame si profondément dans ton estomac que tu as l'impression d'étouffer, que tu as l'impression que tu vas cracher ton sang sur le sol déjà tâché. Tâché du sang d'Evan, tâché du sang de Lullaby, tâché de ton sang. Est-ce que tes phalanges écorchées pouvaient les contaminer ? Est-ce que tes phalanges écorchées pouvaient les salir, détruire leur vie ? Elles venaient de le faire, certes, mais pouvaient-elles le faire encore plus ? Arata s'en fout. Il s'en fout de tes remerciements, des remerciements que tu n'as pas encore prononcés, des remerciements que tu n'oseras jamais chuchoter. Il s'en tape, de tes remerciements, il s'en tape parce qu'il ne comprend pas pourquoi, il ne comprend pas ce qu'il se passe et à sa place, tu aimerais tellement comprendre.

Lullaby se confesse. Elle confesse sa maladie comme tu devrais confesser tes crimes. Elle balance la vérité sans prendre de pincettes, sans essayer de calmer le jeu et tu jettes un regard à Arata, soudain terrifié qu'il apprenne la vérité comme ça, soudain terrifié de l'impact que ça aura sur lui, soudain terrifié de savoir que tu ne seras pas là pour l'épauler. Et elle se tourne de nouveau vers toi, ta Lullaby qui ne sonne plus si douce à tes oreilles. Porte tes couilles. Mais non, non tu ne vas pas les porter, parce que tu n'es pas capable de dire la vérité, tu n'es pas capable de dire que t'as pété les plombs, que t'as craqué parce qu'il y a trop de choses qui se passent ces temps-ci et que tu avais besoin d'un défouloir, qu'il était là, que tu ne voulais pas y aller si fort, que tu voulais juste lui mettre une baigne pour lui remettre les idées en place ; tu n peux pas lui, tu ne peux pas leur dire.

Après ça se dit être mon meilleur ami, mon frère ?

Tu baisses les yeux sur cette main ensanglantée, sur cette main qui vient de détruire tout ce que tu étais, tout ce à quoi tu tenais ici. Tu observes cette main ensanglantée qui n'est que le miroir de ce que tu es : détruit, sale, destructeur. Le silence est violent, il fait mal, il te tue, il t'ouvre les veines. Le sang perle sur ta main, coule doucement et la goutte met du temps à s'écraser sur le sol, tu as contemplé cette goutte de sang mêlé pour ne pas les regarder, pour ne pas lever les yeux vers ce qui t'attend, vers cette horreur que tu viens de commettre. Puis Shion.

Shion, l'ami. Shion, le capitaine. Shion, celui qui arrive à calmer le jeu, comme d'habitude. Ton prénom sort de ses lèvres et tu ne lèves pas la tête. Tu crèves d'envie de lui dire d'aller se faire foutre, tu crèves d'envie d'aller chialer dans ton coin, tu crèves d'envie de retourner dans ta chambre et d'aller taper le mur, hurler ta haine dans ton coussin, hurler jusqu'à n'en plus pouvoir, frapper jusqu'à en crever. Puis tu l'entends marcher, se diriger vers Arata et tu lèves les yeux vers ton meilleur ami. Ton meilleur ami que tu viens de trahir, que tu viens de détruire. Ton meilleur ami que tu as tué par ton égoïsme, parce que tu es un monstre d'égoïsme, Rory, tu l'as toujours été, tu le seras toujours... et tu te demandes comment tu fais pour avoir des personnes aussi magnifiques, et aussi belles, et aussi parfaites dans ton entourage, alors que tu es d'un égoïsme à couper le souffle, alors que tu n'es ni capable de les aider, ni même capable de les épauler dans cette épreuve que tu leur fait subir sans même leur avoir demandé leur avis, sans même leur expliquer la raison. Ce n'est pas toi, le meilleur ami d'Arata, ça n'aurait jamais du être toi. Ce n'est pas toi, le bout du monde de Lullaby, ça n'aurait jamais du être toi. Ce n'est pas toi, l'ami de Shion, tu n'aurais jamais du l'être. Tu ne les mérites pas, tu ne les as jamais mérité.

T'es qu'une merde égoïste, Rory.

Ça te donne envie de chialer, tu as envie de chialer comme le gosse que tu es, comme le mec de dix-neuf ans qui vient d'apprendre qu'il a que trois ans à vivre au grand maximum, comme le mec qui a peur de tomber amoureux, comme le mec de dix-neuf qui voit toutes les conneries qu'il a faites dans sa vie, comme le mec de dix-neuf qui observe ses erreurs comme s'il en avait soixante-dix, et tu crèves d'envie de rattraper tout ça : aller voir Eden, passer une après-midi avec lui, faire ce camping que tu lui as promis avant de crever ; faire ce tatouage dessiné par Alcyone qui traîne dans ton tiroir depuis que tu l'as quitté parce que tu avais peur de tomber amoureux de lui ; aller voir Franz, lui dire la vérité, passer une après-midi à parler cul, jeux vidéos et musique ; reprendre contact avec Alcyone, peut-être, pour pousser ton égoïsme jusqu'au bout...

Ta vue devient floue, tes paupières papillonnent et tu veux chasser ses larmes, tu ne veux pas leur montrer que tu pleures, tu ne veux pas qu'ils s'en aperçoivent, surtout pas, il ne faut pas. Alors le dos de ta main vient essuyer rageusement cette eau salée. Les larmes se mélangent au sang, ou le sang aux larmes, tu ne sais pas vraiment. Tu rejettes ta tête en arrière, regardes le plafond de l'académie comme s'il pouvait avoir la solution à ton égoïsme horrible... non, aucune réponse. Tu croyais vraiment que ça allait te tomber du ciel, Rory, mh ? Tu crèves d'envie d'aller voir Arata, de lui demander parole, de le supplier de te pardonner ; tu crèves d'envie de leur dire la vérité, mais ça va les détruire, ça va les détruire comme ça va te détruire un peu plus. Tu lâches un soupir, un soupir pour chasser la boule au fond de ta gorge, pour chasser les larmes qui brouillent ta vue, un soupir pour calmer ta respiration bien trop rapide, pour calmer la douleur de ta main, pour calmer ta voix qui va sûrement être tremblante quand tu vas prendre la parole.

— J'ai pas besoin de toi pour y aller, Shion.

Tu as voulu faire le dur, jouer le mec froid qui n'est pas atteint par le regard réprobateur de Lullaby, par l'accusation fondée d'Arata, pour le regard incompréhensif de Shion. Tu as voulu jouer les dur, mais ta voix a tremblé, elle a tellement tremblé que tu sais qu'ils l'ont remarqué. Tu attrapes ton sac de ta main gauche – ta main droite te fait beaucoup trop mal – et tu les quittes, vite, très vite, presque en courant, pour fuir. Tu préfères avoir les regards de l'administration que ceux de Shion, tu ne veux pas qu'ils comprennent, tu ne veux pas qu'ils sachent. Tu ne veux pas porter tes couilles avec cette deuxième famille que tu as trouvé ici, tant pis.

Aujourd'hui, comme tous les autres jours, tu fuis.



HRP : blblblbl let me diiiiiiie
Je sais pas si quelqu'un rattrape Rory ou pas ou je sais pas, mais fuir est sa seule option s'il veut pas craquer blblbl
Je vous laisse carte blanche, vous avez même droit d'en foutre une à Rory, il le mérite ♥


S. Lullaby McCormick
S. Lullaby McCormick
Ajisai

Messages : 287
Âge du personnage : 20 ans
Année d'étude : 5ème année
Groupe sanguin : B (positif)

les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
MessageSujet: Re: les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] EmptyLun 30 Jan - 12:04

C’est plus facile de tomber dans la drogue que d’affronter la vie, plus facile de piquer ce que vous avez envie que d’essayer de le gagner, plus facile de battre un enfant que de l’élever. L’amour par contre, ça demande des efforts, du courage — seven

Madness — Elle avait recommencé, de son plein gré cette fois ; elle venait de tout révéler, sans aucune once de regret. Le visage de Shion semble perplexe, mais il reste néanmoins humble, Arata lui explose alors que Rory se décompose. C'est avec une oreille attentive, mais cependant sans le regarder que la jeune femme reste adossée à son mur, ses yeux azurés fixant le sol pour mieux encaisser. Ce n'était pas facile, ce n'est pas de cette façon qu'elle avait souhaité annoncer les choses, mais le cours des événements l'y avait contrainte. C'est en se massant la nuque avec férocité que la jeune femme souffle entre ses dents après avoir claquée sans langue contre son palet, elle comprenait mieux que quiconque la frustration d'Arata, mais contrairement aux autres, Lullaby avait dépassé le stade de pleurer ou même de s'énerver quant à sa condition. Que dire ? Que faire ? La demoiselle n'en sait rien, son esprit vagabonde par-ci par-là alors que son cœur s'accélère, lui tapant dans la cage thoracique avec férocité, avec acharnement. Elle sent alors son sang bouillir dans ses veines, taper contre ses poignets tremblants qu'elle vient coller à son corps en croisant les bras. La frustration. L'amertume. L'incompréhension. La colère. Toute forme d'émotions qui viennent s'emparer d'elle sans qu'elle ne puisse contrôler quoi que ce soit ; elle qui était depuis peu relâchée, suffisante, tout le temps blasée ; ce genre d'émotions négatives ne lui avait, décidément, pas manqué. Il s'énerve Arata, contre elle, contre Rory, et elle aimerait compatir, mais elle n'y arrive pas ; car ce n'est tout simplement pas le moment adéquat pour cela. Tous, tous autant qu'ils sont, mérite de prendre pour leur grade. Shion qui n'a rien vu, Rory qui n'en a fait qu'à sa tête, Arata qui croyait que tout allait bien, Lullaby qui a menti. Tous autant qu'ils sont, dans la tête de la blonde, ils étaient complètement coupables, une amitié presque réduite à néant pour un manque d'honnêteté et de communication. C'était triste, oui, indéniablement triste, mais les erreurs engendrent une correction amère qui passe tout envie de recommencer dans le futur.

Nouveau soupir alors qu'Arata part s'asseoir plus loin, que Rory lui reste telle une statue, droit comme un i et que Shion lui, semble réfléchir. Son rôle de capitaine lui allait comme un gant, Lullaby en avait conscience et elle savait très bien où la suite des événements allait la mener. Se grattant la tête en anticipant ce que Shion allait dire, la jeune femme soupire bruyamment, agacée comme jamais ; c'est pourtant dans ce genre de moment qu'elle ne devait pas se montrer égoïste, mais rien ni fait, elle ne peut pas s'en empêcher. Les pensées se mélangent, engourdissant ses sens, endormant sa langue pour mieux réfléchir, pour mieux poser ses idées, pour mieux exploser de nouveau par la suite. Elle écoute, s'abreuve, réfléchit. C'est la dernière phrase de Shion qui la sort de ses gonds, la transformant en braise incandescente, prête à tout ravager de nouveau, car son honnêteté cinglante et sa vérité tranchante sont destructrices, elle en a conscience. « Shion, avec tout le respect que je te dois, ferme-là s'il te plaît. » Les prunelles parlent-elles aussi ; de la fureur, de la frustration, de l'entêtement. « Si ça avait été Jasmin que j'avais passé à tabac en plein milieu d'un couloir, t'aurais pas aimé un minimum d'explication sur le tas ? » Avant que quelqu'un n'ose lui dire que ça n'aurait pas été pareil, la jeune femme frappa le mur aussitôt, dans un fracas lourd de conséquence. « Et ne me sors pas que ce n'est pas pareil ou je ne sais pas quoi, c'est exactement pareil et tu le sais. » Le cœur s'accélère alors que son poing à la peau arraché quitte la surface du mur pour mieux se glisser dans sa poche.

Encore une fois, elle avait recommencé, elle n'avait pas pris en considération leur sentiment, c'était contenté de gueuler sa propre haine, sa propre injustice, sa propre frustration ; en bonne égoïste qu'elle était. Parce que c'est ce qu'elle est devenue Lullaby avec toute cette histoire, quelqu'un de froid, d'insupportable, d’exécrable... Et la raison à tout cela et tout aussi conne que ce passage à tabac ; les perdre avant que sa disparition ne leur fasse du mal. Et elle le sait Lullaby qu'elle a foiré sur toute la ligne, qu'elle n'a pas réfléchi, elle le sait mieux que quiconque. Les larmes coulent toute seule, mais ce n'est pas de la tristesse ; elle pleure, mais elle ne ressent rien à part de la colère ; elle pleure, mais les pensées sont vide. Aucun sens, toute cette situation n'avait décidément aucun sens. « Tu veux que j'aille voir mon frère à l'infirmerie ? Un frère qui m'ignore depuis qu'il a appris sa maladie ? Depuis que le virus m'a arraché à lui ? » Elle en rigole, mais les larmes ruinent cet effet, tout n'a plus de sens, rien n'est logique, tout est vide, semblable à cette tache de sang sur le sol ; semblable au verre brisé qui explose quand elle tape sur le carreau de la fenêtre. « C'est drôle. Vraiment très drôle. Mais non. Je n'irais pas à l'infirmerie. J'ai cassé une fenêtre, je dois donc aller donner des explications à l'administration, tu ne crois pas 'capitaine' ? » La raison n'a plus sa place, emportée par le virus, fragilisé par la détresse, détruite par sa maladie. Et le respect avec tout cela est mort, embarqué dans une spirale qu'elle ne contrôle plus, qu'elle ne souhaite plus comprendre et encore moins maîtrisé. Tout lui paraît insignifiant, presque sans conséquence. Quand la mort vous appelle à elle, vous n'avez pas d'autres choix que de répondre présent, mais la mort se fait parfois cruelle et vous fait alors attendre impatiemment. La mort appelle Lullaby, souvent, chaque jour, chaque seconde de sa vie, mais avec eux ; avec vous ; elle n'a aucune envie de répondre présente, aucune envie de rejoindre la mort, aucune envie d'être éloigné de vous. Mais ce n'est pas quelque chose que la jeune femme peut consciemment dire, car cela lui est interdit maintenant.

Alors elle se mord la lèvre avec insistance, son regard se relevant alors que d'un revers de main ensanglantée, elle vient essuyer les larmes qui coulent le long de ses joues pâles. Et elle le voit, lui, qui fuit, sans rien dire, comme si c'était normal. Il attrape son sac et se casse, après le foutoir qu'il a foutu, il les fuit eux, le bout de son monde. Rory ne se l'avoue pas, Rory ne peut s'y résoudre, alors Lullaby se doit de le lui faire comprendre par la force des choses. Il ose lui tourner le dos, il ose ne pas répondre, il ose ne pas lui donner d'explication ; très bien. Elle use de sa magie, se foutant des conséquences, rattrapant le jeune homme de par sa vitesse décuplée, finissant devant lui pour mieux lui choper le col du tee-shirt, le plaquant contre le mur derrière avec férocité. « Je sais que tu es lâche, mais ne me déçois pas d'avantage s'il te plaît. Ne me fais pas regretter tout ce temps passé ensemble ; ne me fais pas regretter de t'avoir dit la vérité ; ne me fais pas regretter... » Les mots sont lourds, le poids est conséquent, elle le sait, elle le sent, mais ils sortent malgré tout, lui arrachant la trachée, lui paralysant un peu la mâchoire. « Ne me fais pas regretter de vouloir rester en vie à vos côtés. » Pourquoi Rory ? Pourquoi le jour où une bonne nouvelle doit être donnée ? Pourquoi quand la greffe est vraiment devenue son unique option pour ne pas vous quitter ? Pourquoi faire ça a Evan aujourd'hui ? Et elle serre son poing Lullaby, le sang coule, les morceaux de verres brisés la rappelant à l'ordre. Elle desserre son emprise sur le col de son meilleur ami, le visage baissé, reculant légèrement ; les mains dans les poches, les lèvres pincées. « J'en... Ai assez. J'ai eu... Ma dose. »

La voilà qui tourne les talons, la sueur coulant de son front, son cœur prêt à imploser, prêt à lâcher. Elle avance en direction des toilettes pour fille, s'enfermant à l'intérieur pour mieux s'y effondrer dans un silence de plomb... Le sang déborde de ses lèvres, les larmes s'échappent toute seule, sans qu'elle n'ait besoin de dire quoi que ce soit ; elle pleure pour Arata, elle pleure pour Shion, elle pleure pour Rory ; ceux qui luttent pour ne pas succomber, ceux qui restent forts malgré tout ; Lullaby, elle, ne peut décidément pas s'en empêcher. Elle pleure sa haine, elle pleure sa peine, elle pleure la fin de son monde ; mais où est donc passer son 'bout du monde' ?

hrp ; un mois pour répondre, je suis impardonnable, surtout que ce n'est pas terrible terrible, je pensais faire mieux pour mon comeback. désolé d'avance si ça vous inspire pas ;; je ferais mieux au prochain (bon et sinon vos réponses m'ont fait décéder alors tout vas mal dans mon coeur. ♥

Rory V. Blaise
Rory V. Blaise
Ajisai

Messages : 461
Âge du personnage : 19
Année d'étude : IV
Groupe sanguin : B

les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
MessageSujet: Re: les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] EmptyLun 7 Jan - 22:37


LES PHALANGES SE BRISENT
on est puceau de l'Horreur comme on l'est de la volupté

www

Ta vision se floute alors que tu avances. Droite. Gauche. Droite. Gauche. Tête haute. Droite. Gauche. Droite. Gauche. Tête haute, Rory, tête haute. Ne baisse pas la tête, les larmes couleraient. Avance, Rory, tête haute. Droite. Gauche. Plus vite, plus vite. Fuis, plus vite que tu ne l'as jamais fait, mais ne cours pas, surtout pas, il faut sauver les apparences, il faut leur faire croire que tu es toujours toi, que tu n'as pas changé, que tu ne les évites pas, que tu n'es pas un monstre.

Allons Rory, même toi, tu n'y crois pas.

Ta main droite tremble, tremble, tremble et tremble encore, avec une brûlante violence, avec une tendre agonie. Alors tu te concentres sur cette douce douleur, ô suave souffrance. Tu ne te concentres que sur elle, pour ne pas te concentrer sur celle de ton cœur, ton cœur qui tambourine, ton cœur qui se serre, ton cœur qui se crispe, ton cœur qui saigne. Tu tentes, tant bien que mal, de te concentrer sur autre chose que sur cette voix qui crie, crie, crie encore dans ton crâne : Monstre ! Monstre ! Tu n'es qu'un monstre !

Tu chasses la vérité, secouant la tête de gauche à droite, faisant voler tes mèches noires sur tes yeux si verts, si beaux, si profonds, si tendres... devenus si horribles, si affreux, si fades. Où est parti la couleur de tes yeux, Rory ? Où a-t-elle disparu, cette flamme tendre qui faisait danser tes yeux ?

Elle apparaît, le temps d'un instant, quand Lullaby se poste devant toi, quand elle te plaque contre le mur, violemment. Le temps d'un instant, cette flamme tendre vient danser dans tes yeux, parce que tu la vois, elle, le bout de ton monde, ta tendre et douce Lullaby ; puis elle disparaît, s'efface quand les mots viennent faire bouger ses lèvres, ses lèvres rendues trop rouges par le sang qui a coulé de son nez quand tu l'as frappée.

Sale monstre.
Lâche.
Horreur.
Monstre.
Lâche.
Lâche.
Lâche.


Tu n'es qu'un lâche, Rory, et tu baisses les yeux dès sa première phrase, n'osant pas supporter son regard. Tu es devenu tellement horrible Rory, qu'elle souhaiterait presque oublier, qu'elle souhaiterait presque regretter. Allons Rory, regarde ce que tu as fait, regarde. Regarde cette horreur, bordel ! Regarde, regarde sa tristesse, regarde son sang, regarde son cœur détruit, écrasé par tes poings si violents. T'as envie de chialer, Rory. T'as tellement envie de chialer, que t'oses pas bouger quand elle te quitte, quand elle tourne les talons et qu'elle part s'enfermer dans les toilettes, qui sont si proches, tellement proches. Et tu sais, Rory, tu entends les sanglots, tu les entends tous. Si tu te concentres, tu pourrais même entendre ceux d'Arata, et t'as envie de chialer, Rory, t'as envie de t'effondrer. Tu n'arrives plus à tenir, tu n'arrives plus à survivre.

Et tu sais, Rory, d'un certain côté, tu comprends Evan. Tu le comprends si bien, Evan, d'avoir disparu, d'avoir coupé les ponts... parce que bordel Rory, tu vas crever. Tu vas crever. Tu vas te transformer en monstre, qui tue des gens, et tu vas crever, ou si t'as assez de chance, on te tuera avant que tu ne tues quelqu'un.

Tu vas crever, Rory. Y'a pas d'antidote, pas de quoi vivre, pas de quoi survivre. Tu vas crever Rory, et tu sais, t'as déjà commencé à écrire tes lettres d'adieu, celle que tu comptes laisser bien en vue sur ton lit, pas loin de ton corps pendu. Parce que bordel, Rory, tu peux pas presque le risque de leur faire du mal, de les blesser... et pourtant, pourtant Rory, qu'est-ce que tu viens de faire, hein ? Tu viens de les torturer, de les achever, de leur donner le coup de grâce... presque. Ils sont en train d'agoniser, et tu es celui qui a tout balancé, qui a tout foutu en l'air. T'es celui qui vient de tout détruire, parce que t'as jamais été autre chose qu'un monstre, Rory. Pourquoi chopper le virus, si non ? T'es un monstre. Un monstre qui détruit les gens qu'il aime, un monstre qui les assassine d'une seule action, d'une seule parole, d'un seul regard. T'es qu'un monstre Rory.

Monstre.

L'arrière de ton crâne vient taper le mur derrière toi et tu distingues le plafond plus que tu ne le vois à travers tes larmes. Merde, merde merde merde. Merde. Merde ! Merde ! Merde ! Pourquoi tu ne peux pas réfléchir avant d'agir, Rory ?! Pourquoi t'as pas réfléchi à tes actions ? Pourquoi tu t'es jeté sur lui ? Pourquoi bordel ?! Pourquoi t'as pas su contrôler ? Pourquoi putain ? C'est pas le virus. C'est pas le virus. Il peut pas prendre contrôle sur toi. Pas encore, pas maintenant, c'est trop tôt. C'est juste... toi. C'est toi qui a fait ça Rory. C'est pas le virus, c'est pas le monstre, c'est toi. Tu es le seul responsable, la seule horreur, le seul monstre. Bravo, Rory, félicitations, t'as fait tout ce qu'il fallait pour les éloigner de toi, et maintenant, qu'est-ce que tu vas faire ? Tu vas disparaître, comme le lâche que tu es ? Tu vas abandonner Lulla à son sort, elle qui a tant besoin de toi ? Tu vas continuer d'être un monstre, alors que tu pourrais l'aider, l'aimer, la tenir dans tes bras ?

Tu vas abandonner ta Lulla, Rory ?
Est-ce que t'en aies capable sans que ça t'achève d'un coup brutal ?

Tu reprends ta respiration qui s'est accélérée sans que tu ne t'en rendes compte, qui est parti faire des montagnes russes sans que tu ne le saches, comme si t'avais couru un marathon, et tu ravales tes larmes, ravales la boule au fond de ta gorge et tu serres et desserres le poing droit. Il te fait si mal, tellement mal. Il est peut-être cassé. Non, fêlé. Tu aurais plus mal, si c'était cassé. Inspiration. Expiration. Et tu y vas.

D'un mouvement d'épaules, tu abandonnes le mur qui te supporte, qui t'empêche de t'effondrer. Tes jambes sont un peu molles, dans le coton, un peu comme si une bonne partie de l'adrénaline t'avait quittée et que tu avais désormais du mal à bouger... puis tu arrives à la porte des toilettes des filles, tu hésites un instant, mais pas un de plus et de ta main gauche, tu pousses la porte.

Les pleurs te serrent le cœur, te le tuent un peu plus, et tu viens t'accroupir devant ta Lulla, ta douce et tendre Lullaby. Tes mains glissent lentement sur ses genoux repliés, tes dents mordillent ta lèvre inférieure, si fort, tellement fort.

— Pardon... pardon je suis désolé... je sais pas je... j'ai pété les plombs... je suis désolé Lulla, je suis désolé...

Et t'as le cœur serré, la mort au bord des lèvres, l'amour sur ta bouche. Et tu n'oses pas, tu n'oses pas plus t'approcher, tu n'oses pas plus la toucher. Tu n'oses pas, Rory, alors qu'avant tout ça, avant tout ça, l'hésitation n'existait pas, entre Lulla et toi.

Tes mains abandonnent ses genoux et tu te recules sans même lui laisser le temps de répondre, comme si tu te rendais compte que tu n'avais plus le droit... parce que Rory, tu n'as plus le droit d'être si proche d'elle : tu l'as brisée, tu l'as achevée, tu l'as tuée, assassinée... alors à quoi ça sert, Rory, qu'elle t'ait encore dans sa vie ?



HRP : trois (quatre ?) ans plus tard, on est toujours là
désolée pour la qualité mdrr, ça fait huit mois que j'ai pas rp, j'suis dans la pls pour retrouver le truc
j'espère que c'est pas trop du kk et que tu vas aimer, jtm, rorybaby et lullabae m'avaient manquée ♥️


S. Lullaby McCormick
S. Lullaby McCormick
Ajisai

Messages : 287
Âge du personnage : 20 ans
Année d'étude : 5ème année
Groupe sanguin : B (positif)

les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
MessageSujet: Re: les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] EmptyMar 5 Jan - 17:21
Sadness — Elle aimerait tant, pouvoir t'en vouloir, te blâmer pour tes erreurs, pour tes excès de colères, tes mauvais choix. Mais Lullaby n'y arrive pas ; elle ne voit que "l'amour" que tu lui portes au travers des coups, une rage aveugle et sourde devant un abandon, devenant ainsi, la fin du monde. Hoqueter et pleurer, c'est tout ce qu'elle sait faire, assise sur le sol, cherchant à calmer le flot de sang qui coule de son nez ; le coeur battant et le souffle saccadé. Evan et son visage tuméfié par les coups, Evan et son inconscience, Evan et tout ce liquide rougeoyant… Les images se superposent et Lullaby ne sait plus quoi faire, comment accepter tout ça ? Comment le comprendre ? Par amour, la jeune femme est capable de bien des choses, ce n'est plus à prouver. Son amour pour Evan l'a poussé à abandonner sa propre existence, refusant de lui survivre ; mais son amour pour toi Rory, l'a également poussé à rester ; pour toi, parce que te laisser derrière lui paraît impossible ; insurmontable. C'est un énorme bordel qui prend possession de sa tête, lui contractant les tempes, la collant un peu plus sur le sol, alors qu'un bruit étrange l'a fait aussitôt se redresser, ses prunelles se posant sur toi dans la fugacité de l'instant, avant de se cacher misérablement de nouveau entre ses jambes. Elle sait mieux que quiconque que tu détestes la voir dans cet état et encore plus être l'instigateur de ses larmes. Combien de fois l'a tu fais pleurer Rory ? Combien de fois l'a tu vu ? Elle t'as caché tant de choses Lullaby, comment pourrait-elle donc te blâmer ? C'est impossible.

Elle sait que tu te traitera de monstre.
Elle sait que tu te diras que tu ne vaux rien.
Elle sait que tu t'en voudra toujours.
Elle sait qu'elle n'y pourra jamais rien.

Prévoir les excuses et ravaler ses larmes ; elle s'était préparée Lullaby, elle avait également prier pour cet espoir ; celui de te voir revenir auprès d'elle. Elle n'avait pas pensé une seconde que tu puisses suivre Shion, si elle avait eu sa pièce en argent sur elle, celle dont normalement, la jeune femme ne se sépare jamais, elle aurait parié sur pile et à la fois sur face. Dans les deux cas, tu étais piégé Rory. Vous êtes le tout, ainsi que le rien, c'est ainsi que vous êtes devenus l'éternité ensemble. Tu es le bout de son monde, le bout de sa vie, quoi qu'elle puisse faire, quoi qu'elle puisse dire, Lullaby le sait, depuis cette soirée en Irlande, que vous ne pourrez jamais vivre l'un sans l'autre. Deux aimants qui sont attirés irrémédiablement ; alors à quoi bon lutter maintenant ? Relevant la tête, le sang coulant encore lentement de ses narines, le sillage de ses larmes toujours présent, elle t'attrape par le col et t'avance sans ménagement vers elle ; son regard triste laissant place à celui du désir, frôlant avec la colère. C'est les lèvres proches des tiennes, que la jeune femme lâche dans un soupir. « J'en ai assez. » C'est peut-être incompréhensible pour toi, ça l'est encore plus pour elle ; Lullaby ne sait pas si c'est le sang qui lui monte à la tête, ou l'adrénaline qui l'a fait agir ; tout ce qu'elle sait, c'est qu'elle à besoin de cette bonbonne d'air, de ton oxygène. Ses lèvres s'abattent brutalement sur les tiennes, sans se retenir, se jetant sur toi pour te retenir.

Elle se fiche qu'Arata puisse ouvrir la porte.
Elle se fiche qu'une de tes histoires puissent débarquer ici.
Elle se fiche d'Evan, elle se fiche de son état.
Elle se fiche d'elle-même.
Tout ce qui lui importe, c'est toi.

Et depuis le début, ça a toujours été toi. Alors elle espère que dans ce baiser, qu'elle te vole, à la fois avec cruauté, et avidité, que tu l'as comprendra enfin. Ses mots qu'elle n'arrive pas à te dire, de peur du rejet, de peur de ne pas être à la hauteur ((de peur de ne pas être assez bien pour toi)) ; Lullaby te les offres, avec ses lèvres, avec son coeur, avec ses larmes. « C'est moi qui suis désolée… » Un reniflement, pour éviter que le sang ne coule de nouveau, mais c'est la belle affaire, ça ne change rien ; le sang se mêle à cette étreinte, fini sur vos lèvres, en passe la barrière ; tout comme les mots quand elle se décroche à nouveau. « Moi aussi, je… Pète les plombs. » C'est sa façon à elle, de se déclarer, de te faire comprendre avec son sérieux, à quel point elle est amouraché ; et que tu pourrais la mettre au sol Rory, elle te pardonnerait cet écart ; toujours, tant que c'est toi. Sa main sur ta nuque ne te lâche pas, s'agrippe sans vergogne, te rapprochant de nouveau vers elle. « Est-ce que tu comprend Rory… ? Est-ce que tu comprends pourquoi… ? » Ses lèvres effleurent de nouveau les tiennes, dans un baiser papillon, empli d'amour - est-ce que tu comprends Rory ; à quel point cette femme t'aime ?

hrp ; ... un an plus tard ptdr mais ai-je honte ? absolument pas ; amour sur toi et JOYEUX NOEL EN RETARD PTDR

Rory V. Blaise
Rory V. Blaise
Ajisai

Messages : 461
Âge du personnage : 19
Année d'étude : IV
Groupe sanguin : B

les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
MessageSujet: Re: les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] EmptyMar 5 Jan - 18:27


LES PHALANGES SE BRISENT
on est puceau de l'Horreur comme on l'est de la volupté

www

Y'a rien qui va, Rory. Y'a rien qui va. Ni les pleurs, ni les gouttent de sang, ni les tremblements de tes mains, des siennes, ses sanglots si visibles, et les tiens enfermés dans ton cœur. Y'a rien qui va, Rory, et tout s'emmêle dans ton esprit embrumé par trop d'émotions que tu n'arrives plus à comprendre. La peur. La colère. La haine. La honte. Ah. Ah. Et ton cœur s'emballe. Et si tu la perdais, ta Lulla ? Et si tu l'avais perdue, parce que t'avais péter les plombs ? Et si elle décidait de tourner le dos, de te dire de t'en aller, de ne plus faire marche arrière ? Et si elle te disait d'aller te faire foutre, qu'elle t'envoyait une claque, ou même deux ou trois. Tu les mérites, après tout. Ah. Ah. Tu préfèrerais tous les coups du monde à son silence, à son mépris, à sa haine. Tu te détestes, tu te hais tellement.

Monstre.
Monstre.
Horreur. Malheur.
Tu mérites pas de vivre.
Meurs meurs meurs.


Et son regard rencontre le tien. Ah, si plein de larmes, son visage si plein de sang, et tes doigts tremblants, si rouge du sang de son frère, du tien, et maintenant du sien alors que ton pouce essuie doucement le haut de sa lèvre, sans que tu ne t'en rendes compte.  Regarde ce que t'as fait Rory, regarde putain, regarde. Regarde, t'as détruit son joli visage, t'as ravagé son cœur, t'as fait couler ses larmes. Putain, mais quel mec t'es, Rory ? Ami pourri, frère à vomir. T'as jamais rien fait pour elle, t'as fait que la faire couler, l'attirer avec toi dans les abysses les plus profonds, dans les abîmes les plus noires. T'as détruit sa muraille comme l'iceberg a transpercé le Titanic, et tu l'as fait couler sans te soucier du reste.

Et pourtant elle te regarde. Elle plante son regard dans le tien et putain, putain, putain, tu l'aimes, ta Lulla, la tienne à toi, la femme de ta vie, le bout de ton monde, ton univers tout entier. Et pourtant t'as tout détruit, t'as tout envoyé en l'air, t'as préféré tout lui cacher, lui mentir, alors qu'elle t'a tout raconté. T'es le pire des connards, Rory. Comment peut-elle encore te regarder ? Pourquoi ne te dit-elle pas de t'en aller ?

Ta main tremble. Elle tremble tellement. Elle te fait mal. Et tes doigts abandonnent le haut de sa lèvre, abandonnent son visage, et tu baisses les yeux un instant. T'arrives pas à soutenir son regard, son regard qui... ah, ce regard, Rory, celui que t'as observé longtemps. Tu sais, ce regard, celui que tu t'étais promis de ne plus voir. Parce que les larmes dans ses yeux les rendent à la fois si beaux et si terribles, et tu te hais, tu te hais, tu te hais, tu te hais tellement Rory, pour ça, pour avoir mouillé ses pupilles qui te regardent pourtant avec tout cet amour que tu ne comprends pas.

Tu ne sens pas sa main contre ton col, tu trembles encore trop, trop pour vraiment ressentir quoi que ce soit. Il n'y a que ton cœur qui bat si vite, si fort, et le sang qui pulse encore contre tes tempes, contre ta jugulaire, contre ton cœur. Ah. Contre tes lèvres.

J'en ai assez.

De toi. De tout ça. De toute la merde qui tu lui envoies dans la gueule sans hésiter. Elle en a assez de toi, Rory, t'es qu'une merde, qu'un connard, un monstre dans toute sa laideur. T'es le pire, le pire, le pire le pire. Pourquoi t'es encore là ? Pourquoi t'es là ? Regarde, elle veut pas de toi, casse-toi, casse-toi !

— Pa-

Et les lèvres contre les tiennes, comme une bouffée d'oxygène, comme celle qu'elle t'a déjà donnée, comme celle que tu lui as déjà offerte. Violente et brutale. Un peu comme toute cette histoire que tu ne comprends même plus. T'as pété les plombs, elle aussi. Et pourtant, pourtant, ah, ça peut pas sonner comme un au revoir, non ? Non, ce n'est pas ça, c'est trop violent, c'est trop brutal, c'est comme un nouveau souffle de vie, un peu comme un phénix qui renaîtrait de ses cendres, un peu comme le souffle pour raviver les braises d'une vie perdue.

Et le baiser s'arrête, aussi vite qu'il a commencé, avec tant de brutalité que tes yeux papillonnent, que tu te perds, revenant à la réalité bien trop vite. Elle t'a embrassé. Pas parce que tu commençais à paniquer, pas parce que c'était la seule façon de couper tes pensées noires, pas parce qu'elle en avait besoin pour reprendre ses esprits. Non. Non, pas pour ça. Elle t'a embrassé, un peu comme cette soirée-là.

Elle s'excuse et tu secoues légèrement la tête, à peine, le front posé contre le sien. Non, non, ce n'est pas à elle, d'être désolée, c'est à toi, seulement à toi. C'est toi, Rory, c'est seulement toi, c'est toujours toi, le problème. Elle n'a rien fait, elle n'est pas en faute. Mais toi ? Ah, putain, qu'est-ce que t'as merdé. Qu'est-ce que tu merdes toujours. Toujours, Rory. Putain, y'a rien qui va. Et y'a le fer sur tes lèvres qui les rougi, y'a le fer qui glisse contre ta langue. Et c'est terrible, terrible, terrible, mais t'as cette idée, Rory, que si la mort doit venir te chercher, elle aurait ce goût-là : celui du sang sur tes lèvres.

Ta main vient prendre en coupe sa joue, ton pouce frôle sa pommette et tu te recules, un peu, à peine, fermes les yeux un instant. Juste un instant, pour calmer tes pensées, ton cœur, ton corps, tout à la fois. Mais elle te rapproche, te rapproche encore, un peu comme pour te dire ne pars pas, un peu pour que tu puisses dire jamais, jamais, pardon, je t'abandonne pas.

Est-ce que tu comprends Rory... ? Est-ce que tu comprends pourquoi... ?

Oui. Oui. Oui, tu comprends, tu crois. Tu n'es pas sûr, parce que tu ne peux pas être persuadé de ne pas te tromper. Tu n'es pas sûr, parce que tu pensais que c'était Arata. Arata. Arata. Rien que lui. Arata. Et les larmes te montent aux yeux alors que tu soulèves tes paupières trop lourdes. Puis un baiser sur tes lèvres, un effleurement, un toucher si doux qu'il te fait frissonner. Tu ouvres la bouche pour parler, mais le nœud au fond de ta gorge ne se défait pas, et ce n'est qu'un demi sanglot qui s'échappe de tes lèvres. Et tu fermes les yeux, abandonnes la prise que tu as sur son visage, parce que tes doigts viennent saisir les siens, et les serrer si fort, si fort, si fort, que tu es persuadé que tu lui fais mal, encore.

Ton visage s'enfouit dans le creux de son cou, et tant pis si tes cheveux viennent se tâcher de son sang ; tu es celui qui l'a fait couler, après tout. Et les sanglots montent, montent, montent encore et tu le retiens le plus longtemps possible avant de lâcher un soupir tremblant... et les vannes lâchent. Le barrage se brise et les larmes coulent.

— Pardon... pardon je suis désolé... je... je suis désolé, pardon... m'abandonne pas, me laisse pas...

Pardon, pardon, pardon pardon. Pardon, ma Lulla, m'abandonne pas, me laisse pas. Je t'aime, je t'aime, je t'aime, je t'aime. Me laisse pas. T'es le bout de mon monde, mon monde à moi. Me laisse pas. Pardon, pardon pardon. Ne meurs pas, je t'en prie ne meurs pas, me laisse pas tout seul ici, s'il te plaît, m'abandonne pas. Pardon pardon pardon.

Et tes mots se mélangent à tes sanglots, et tu la serres contre toi, et tu lui dis, ah, tu lui dis, à ta Lulla, que tu l'aimes, que tu l'aimes, que tu l'aimes tant et pitié, pitié pitié, me laisse pas, ne m'abandonne pas, ma Lulla.



HRP : JE TE JURE QUE MON CERVEAU HURLE : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH


S. Lullaby McCormick
S. Lullaby McCormick
Ajisai

Messages : 287
Âge du personnage : 20 ans
Année d'étude : 5ème année
Groupe sanguin : B (positif)

les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
MessageSujet: Re: les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] EmptyMer 6 Jan - 21:57
HOPE — Encore une fois, elle a succombé à ses pulsions, comme devant cet hôpital quand t'as craqué, comme en Irlande, quand elle t'as cherché. C'est toujours elle qui finalement, te cours après. Son regard cherche le tien, qui semble aussi perdu que ses mains sur tes épaules ; cherchant ta chaleur, cherchant ton contact. La question est posée, mais tu n'y répond pas Rory, car dans tes pensées, Lullaby capte des bribes. Tout s'emmêlent, comme la toile d'une araignée que seul toi, peut désormais démêler. Son coeur palpite, comme celui d'un petit oiseau, prêt à bondir de sa cage thoracique ; mais la jeune femme s'impose au calme, se raisonne, car c'est ce qu'elle est aujourd'hui. Si malgré elle, les pulsions de la douce sonate de la tentation l'ont rapproché de toi, c'est avec autant de retenue, qu'elle prend une énorme inspiration, demandant à son coeur d'arrêter son ascendant tambourinement. Le noeud au fond de ta gorge la fait déglutir, elle ne sait pas Lullaby, si l'acte qu'elle vient de faire, t'auras mis encore plus bat que tu ne sembles l'être. Toi qui a toujours été fort Rory, tu lui parais faible et c'est pourquoi elle te cherche, pourquoi, en cet instant, elle t'enserre, de ses bras frêles, mais fort pour toi. Ton front sur sa nuque lui permet de respirer, de trouver la route vers le chemin qu'elle a toujours cherché à arpenter ; une route vers toi. Pour être ce soutien, toujours, tant que tu en auras le besoin.

Mais s'il y a bien quelque chose,
qu'elle déteste par dessus tout Lullaby,
c'est de t'entendre pleurer Rory.

Alors, quand les vannes sont ouvertes et que tu pleures, les larmes coulent elles aussi sur la pâleur de ses joues, roulant de concert avec tes sanglots. Tes excuses fusent et son don ne prend pas le temps de demander ton accord pour déceler enfin tes pensées. Tu l'aimes, mais peut-être pas comme elle t'aime. Elle est le bout de ton monde et tu es le sien. Tu t'excuses et elle aimerait pouvoir en faire autant. Tu lui demandes de ne pas mourir et c'est tout ce qu'elle souhaite ; là avec toi dans ses bras, de ne pas mourir, de ne pas t'abandonner, de ne jamais te laisser ; de vivre avec toi jusqu'à la fin de votre éternité. Les larmes coulent, encore et encore, mais leurs déluges est moindres contrairement au tien ; alors avec calme, elle attrape ton visage de ses deux mains, redressant ton visage que tu le veuilles ou non ; plantant son regard dans le tien, imbibé de larmes. « Je ne t'abandonnerai jamais Rory. Jamais. » Son front vient de nouveau chercher un contact avec ta chaleur, apposant ce dernier près de ta peau, ses mains jointes coulant sur ta nuque. Un reniflement, la voilà de nouveau à te caresser sans pouvoir s'en empêcher. « Ne t'excuse pas, ne t'en veut pas ; je… Je ne sais pas pourquoi tu l'as fait, mais je crois que je peux comprendre… » L'image de son jumeau, au sol, amené en urgence à l'infirmerie lui revient en mémoire.

Et malgré la distance qu'il a mise
malgré son absence, son indifférence
il reste son frère, sa famille

« Ne t'en prend plus à Evan s'il te plaît… Ce n'est pas de sa faute. Rien n'est de sa faute. » Et elle sait Lullaby, que tu le sais au fond de toi ; que t'as agis comme ça parce que t'es un peu sanguin… Elle ne sait pas Lullaby, que c'est plus compliqué que ça, elle s'en doute, mais ne te brusque pas. Elle ne te harcèlera plus de questions. « J'aimerai savoir, j'aimerai, mais… Je veux pas te harceler de questions… J'ai bien compris que je risquais de te perdre sinon… » Prêcher le faux pour avoir le vrai ; jamais tu ne l'abandonnera Rory, Lullaby le sait ; mais Lullaby n'est plus réellement la même non plus. Alors elle agit avec bassesse, quitte à mentir, quitte à t'entourlouper, pour pouvoir comprendre. Ses lèvres se déposes de nouveau sur la surface de tes joues, puis de ton front, pour finir sur tes lèvres, ses mains caressant ta nuque avec douceur. « Calme toi, d'accord ? Je t'abandonne pas, je te laisse pas ; alors n'implore pas le ciel, il ne répond jamais ; crois en moi. » Elle se sait cruelle, odieuse, horrible. Elle sait qu'Arata l'aime et elle pensait l'aimer aussi ; mais ce n'était qu'un mensonge, éhonté qui plus est. Car depuis toujours, c'est toi Rory. Et ça a toujours été toi.

« Je t'aime. » Il faut que cela sorte. « Je t'aime. » Il faut que tu le comprennes. «Je t'aime vraiment. » Pas comme une amie, peut-être pas comme tu l'envisageais. « Je n'ai jamais cessé de t'aimer et de me mentir. Je t'aime depuis toujours Rory. » Sa tête est baissée, elle se sait horrible, elle se sait cruelle, elle se sait misérable. « Je pensais pouvoir continuer comme ça, vivre une idylle avec Arata et oublier, mais je peux pas. » Tu es irremplaçable Rory. Tu es cet homme qui est ancré à son coeur, qu'elle n'arrive pas à faire partir. « Je sais que le moment est mal choisit, mais quoi que tu fasses, quoi que tu dises, quoi qu'il arrive, je t'aime et ça ne peut pas changer. » Un sourire, fin, mais toujours aussi solaire. Voilà que son rire survient ensuite, son front se collant de nouveau au tien. « Tu sais tout désormais. Tout de moi, de A à Z. »

Et elle espère secrètement, un jour, tout connaître de toi également.

hrp ; JE ME SUIS AUTOKILL SALUT

Rory V. Blaise
Rory V. Blaise
Ajisai

Messages : 461
Âge du personnage : 19
Année d'étude : IV
Groupe sanguin : B

les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
MessageSujet: Re: les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] EmptyMer 6 Jan - 23:12


LES PHALANGES SE BRISENT
on est puceau de l'Horreur comme on l'est de la volupté

www

Tu ne sais pas combien de temps tu restes là, le visage dans le creux de son cou, les larmes mouillant sa peau trop pâle, son corps serré contre le tien, et tu penses à ses mots, ses mots qui vibrent en toi, que tu ne comprends pas vraiment. Tu ne sais même pas si tu veux les comprendre. Ça te perd un peu. Et est-ce qu'elle le pense comme ça ? Est-ce qu'elle l'imagine comme ça ? Elle sait pas, elle sait pas, Rory. Elle sait pas que t'es un monstre, monstre, monstre. Mais Lulla, ah, Lulla, ta Lulla, ta Lulla à toi, elle est toujours calme, pas comme toi, pas comme toi qui t'énerves, qui pètes les plombs, qui fous tout en l'air, qui envoie valser potes, amis, amours. Amour. Comment peut-elle t'aimer, ta Lulla ? Ami pourri que t'es. Et ton cœur bat si fort, si fort, et tes doigts tremblent toujours un peu, peut-être un peu moins que tout à l'heure, tu n'en es pas sûr, t'y fais pas attention.

Puis ce regard dans le tien. Putain. Putain Rory, regarde ses yeux si rouges, ses joues pleines de larmes, ses lèvres pleines de sang. Je ne t'abandonnerai jamais Rory. Jamais. Oh et elle devrait, pourtant, elle devrait t'abandonner, toi qui viens de tabasser son frère sans aucune raison, toi qui viens de le passer à tabac, toi qui viens de détruire le peu de choses qui comptaient encore. Elle devrait t'abandonner, te haïr, te détester. C'est son frère, putain, son frère, Rory. Et si quelqu'un avait tabassé Marie, hein ? Même si c'était Lulla, comment t'aurais réagi, hein ? Comme un connard. T'aurais réagi comme un connard. Comme d'habitude, parce que t'es que ça, Rory. Un gros connard égoïste, égocentrique, qui pense qu'à soi. Y'a que toi qui compte dans ta petite tête trop vide.

Ce n'est pas de sa faute.
Rien n'est de sa faute.


Tes poings se serrent, ton regard se baisse. Non. Rien n'est de la faute d'Evan. Pas sa maladie, pas la tienne. Vos épées de Damoclès ne sont pas de sa faute. Et pourtant, pourtant c'est si simple, si simple de le haïr. Parce qu'il a abandonné Lullaby. Il l'a abandonnée, l'a laissée tomber. Et tu le détestes d'autant plus parce que tu le comprends. Parce que tu veux faire la même chose, parce que t'as commencé à faire la même chose. Parce que t'as déjà commencé à faire le tri dans tes affaires, t'as déjà commencé à écrire des lettres, à préparer ta mort avant qu'il ne soit trop tard. Tu préfères crever en étant toi, que crever en étant un monstre sans âme.

J'aimerais savoir, j'aimerais, mais... Je veux pas te harceler de questions... J'ai bien compris que je risquais de te perdre sinon...

Tout ton corps se crispe.
Tes muscles se tendent.
Ton cœur s'emballe.
Et tu te recules.
Brusquement.
Brutalement.

— Jamais. Jamais, tu m'entends ? Pas si je peux l'en empêcher. Jamais putain. T'es...

Tu ouvres la bouche, la refermes. Mais elle calme tes ardeurs, calme tes pulsions vengeresses, ta colère et ta haine. Envers toi. Peut-être un peu envers elle aussi, parce que comment peut-elle penser que tu... toi... et pourtant, pourtant Rory, elle a raison. T'es en train de l'abandonner, et tu vas l'abandonner, définitivement, parce que tu vas crever.

Calme toi, te demande-t-elle, et tu t'exécutes, t'abandonnes à son étreinte après ses baisers. Tu te perds dans ses caresses, t'abandonnes à ses mots. Je t'aime. Ça sonne comme des louanges, comme le plus grand des mérites. Toi ? Elle ? Elle, elle t'aime toi ? Pourquoi ? Pourquoi toi, Rory ? Enfant pourri par la vie, gâté par les malheurs, qui gangrène tout ce qu'il touche et infecte chaque parcelle de la vie des autres ? Toi, toi, tu la mérites pas, tu la jamais méritée, encore moins cette nuit-là, après vos baisers, vos tendresses, vos caresses. Tu ne l'aimais pas, à l'époque. Et c'est terrible, terrible, Rory, parce que t'as soudain l'impression d'avoir abusé d'elle, de ses sentiments, de son amour pour toi. T'en as encore l'impression, là, maintenant, alors qu'elle t'avoue qu'elle n'a jamais cessé de t'aimer.

T'aimer, alors que tu lui parlais d'Alcyone, il y a plusieurs années.
T'aimer, alors qu'elle t'a vu rougir pour Eden.
T'aimer, alors qu'elle a entendu toutes tes histoires de cul avec trop de mondes.
Filles. Garçons.
Tous autant qu'ils sont.

Les larmes ne coulent plus, et les sanglots se sont taris ; ton cœur bat toujours aussi vite, tes doigts tremblent encore. Mais l'adrénaline a disparu, et ton corps est lourd, les crampes se font plus présentes, et l'acouphène fait hurler tes tympans. Son sourire t'apaise, et tu souris aussi, à peine, un peu, juste un peu, parce que la voir sourire t'a toujours fait sourire, Rory, ça a toujours fait battre ton cœur un peu plus vite, ça a toujours chassé tous tes démons, tous autant qu'ils sont.

Et elle pose son front contre le tien, et tu fermes les yeux. Tu sais tout désormais. Tout de moi, de A à Z. Tu as envie de lui répondre que elle aussi, elle sait tout de toi, qu'elle a toujours tout su, mais maintenant ? Maintenant, comment pourrais-tu lui enlever le sourire qu'elle a contre ses lèvres ensanglantées ? Comment pourrais-tu lui avouer que tu vas crever ? Que c'est définitif, que pour toi, y'a rien, aucun espoir, seulement peut-être celui d'une mort pas trop affreuse, pas trop douloureuse.

Tu ne sais plus quoi faire, quoi dire. Tu l'as toujours aimé, ta Lulla, c'est la femme de ta vie, t'en as que trois. T'en as toujours eu que trois. Ta mère, Marie, Alana. Puis Ta mère, Alana, Lullaby. Mais Lullaby, ça a toujours été autre chose, quelque chose de plus, t'as toujours su que tu finirais jamais ta vie avec une femme, jamais... pour la simple et bonne raison que la seule avec qui tu le voudrais, c'est Lullaby. Mais maintenant que tu peux l'avoir, maintenant que tu peux lui dire, lui avouer, qu'elle est le bout de ton monde, ton univers, qu'elle est ce futur tant aimé que tu peux toucher du doigt... tu ne vois qu'un avenir sombre et terrible, et, ah, Rory, est-ce que tu peux vraiment l'embarquer là-dedans ? Est-ce que tu peux vraiment pousser ton égoïsme si loin ? L'attirer avec toi encore plus profondément dans les abysses ? Comme si tu l'avais pas assez détruite comme ça.

Tu ouvres la bouche, la refermes et alors, alors tu scelles vos lèvres, doucement, tendrement, à peine un baiser appuyé avant que tu ne recules légèrement.

— Je le déteste... je le déteste parce que quand je le vois lui, je me vois moi.

Tu sens ton cœur commencer à battre de nouveau plus vite, lui qui s'était calmé après ses aveux, lui qui s'était calmé après ses caresses, lui qui s'était calmé après ta berceuse tendre qu'est Lullaby.

— Je le déteste parce qu'il t'a abandonné si vite, sans se retourner et que moi... moi j'ai fait pareil... je suis en train de faire pareil. Comment tu peux... putain.

Tu te recules, assez pour que tu puisses te laisser tomber sur le sol, assez pour que l'une de tes jambes soit tendue devant toi, l'autre repliée. L'un des lavabos touche l'arrière de ton crâne, et le froid de la faïence calme la colère qui remonte. Tu n'es que colère, Rory, tu n'as toujours été que ça.

— Et je l'ai vu, et y'avait toi, et l'hôpital, et le fait que t'aies refusé la greffe à cause de lui putain et maintenant y'a moi et cette merde et... un rire t'échappe alors que tu tournes la tête pour observer le mur, et tu continues, le rire et les larmes dans la voix, une main tremblante, pleine de sang, emmêlant tes mèches brunes : Si j'étais pas infecté, je serai viré. Alors comment tu veux.. comment tu peux m'aimer. J'suis un monstre, Lulla. J'suis un monstre putain.

Et ton regard si vert trouve son visage, si rouge de larmes, si rouges de sang.
Tu es cruel, Rory, si cruel envers elle, si cruel envers toi-même.
Et t'as détruit l'illusion, y'a plus rien, plus de rideau, plus de merveilles.
T'as jamais été le chevalier servant de la princesse dans son château de faïence.
T'es juste monstre qui la retient prisonnière.



HRP : je chiale. j'ai plus les mots.


S. Lullaby McCormick
S. Lullaby McCormick
Ajisai

Messages : 287
Âge du personnage : 20 ans
Année d'étude : 5ème année
Groupe sanguin : B (positif)

les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
MessageSujet: Re: les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] EmptySam 23 Jan - 1:37
DOULEUR — Il y a ce baiser après ses déclarations qui ont du clairement te surprendre, il y a cette langueur qui lui étrique le coeur, qui lui comprime l'échine, qui lui donne cette envie finalement de t'étreindre, encore et encore, pour sentir ta chaleur capturer celle de son propre corps ; faire de nouveau qu'un sans aucun remord. Mais Lullaby sait, que ce n'est pas si simple, que cela ne le sera jamais. Peut-être que tu ne l'a crois pas, peut-être que tu te demandes "pourquoi moi ?" ; sans doute que c'est un peu de tout ça. Et ça l'a détruit Lullaby, que tu ne te vois pas comme elle te voit. Son front contre le sien, elle te contemple, comme l'énigme que tu seras toujours à ses yeux, te connaissant sur le bout des doigts, mais allant toujours de surprises en surprises. Car toujours, Rory, tu échappes à tout contrôle, à toute raison. Et elle découvre chaque jour ta berceuse, qu'elle se trompe, qu'elle ne te connaît pas comme elle aimerait te connaître, que le bout de ses doigts est bien moins loin que le bout de votre monde. Pourquoi ne peut-elle pas prévoir tes agissements ? Pourquoi ne peut-elle pas te préserver d'elle, de toutes ces merdes ? Les questions s'enchaînent, mais aucune réponse n'est trouvé. Le calme retrouvé, vos lèvres qui se retrouvent, un émoi qui cogne dans sa cage thoracique, pour mieux te voir dans l'incompréhension. Oui. Voilà. C'est ça Rory. Tu ne comprends pas pourquoi toi. Pourquoi c'est sur toi qu'elle a jeté son dévolu. Pourquoi c'est toi qui fait battre son coeur comme pas permis, pourquoi c'est toi avec qui elle veut passer le reste de sa vie, de ses nuits. Son regard rencontre alors le sol, n'ayant pas réellement de réponses à te donner, malgré ton regard plus qu'évocateur, elle ne sait pas quoi te dire. Et tu ne lui demandes rien.

Seul survient, l'un de tes sourires
De ceux qui vont de paires avec les siens.

Un baiser, chaste, qui répond au tiens, moins appuyé. Puis finalement, une réponse ; alors que sa main va sur ta nuque, la caresse, la guide vers elle. Tu le détestes, mais elle ne comprend pas Lullaby, pourquoi tu dis ça, pourquoi diable Evan serait-il ton propre reflet ? Et imperceptiblement, les pièces manquantes s'emboitent, les paupières s'ouvrent ; car devant elle, les armes sont déposées, au fur et à mesure que le temps passe, que les minutes défilent. Tu te livres de façon détourné, mais ton discours ne lui est pas étranger ((oui, en cet instant, tu es comme Evan.)) Les mots sont lâchés, lentement, sûrement et ils s'imbrinquent. Tu le déteste parce qu'il a abandonné sa jumelle et que tu t'apprêtes sans le vouloir à faire pareil. Tu te déteste parce que tu ne peux rien y faire, que ça t'es tombé sur la gueule et que y'a rien à faire, juste à attendre que la faucheuse te prenne. Tu continue Rory, tu parles et elle entend Lullaby, mais y'a comme un acouphène, comme si une bombe avait pété non loin de ses oreilles et qu'elle avait été soufflé, collé à terre. T'es bien en train de lui dire ce qu'elle croit, ce qu'elle comprend. T'es maudit Rory, vous faites la paire ; même dans la misère.

Quand tu tombes au sol, ta berceuse met un temps avant de s'approcher, comme cogné de part en part, incapable de se mouvoir correctement sans trembler. Elle ne sait pas ce qui est le plus choquant désormais. Est-ce de savoir que tu vas l'abandonner sans le vouloir alors qu'elle a prit la décision de survivre avec toi ? Est-ce qu'elle est maudite elle aussi ? Maudite et damnée pour avoir tenté d'y croire ? Et les larmes coulent, ruissellent sans que la demoiselle ne puisse les retenir. Tu lui redemandes, comment elle peut t'aimer ? Mais la réponse lui paraît si évidente. Les larmes qui coulent viennent percuter ton visage, se mélanger aux tiennes, alors qu'elle t'enserre dans ses bras, t'embrassant de plus belle. Pas un baiser chaste, non. Un baiser désespéré, en proie à des désirs qui ne souhaite plus la quitter ; vivre l'instant, jusqu'à la fin. « T'es qu'un idiot… » Oui, le plus grand des idiots que cette terre est eu le malheur d'engendrer. C'est avec force qu'elle te plaque au sol, se plaçant sur toi, pour mieux t'enserrer dans son étreinte, pour mieux t'embrasser, te contempler. « Pourquoi Rory ? Pourquoi t'as rien dit jusqu'à maintenant ? Pourquoi tu me l'as caché ? Pourquoi t'as tout garder pour toi ? Pourquoi t'as cherché à lutter contre ça tout seul ? Pourquoi t'as fait la même putain de connerie qu'Evan en me cachant tout ? Je suis pas assez fiable ? Je suis pas quelqu'un de confiance ? Je méritais pas de savoir, comme je mérite pas ton amour ? Parce que je suis pas comme Eden ? Parce que je suis pas comme Alcyone ? Pourquoi ? Dis-moi pourquoi ? Pourquoi je m'acharne à te courir après et à vouloir survivre si t'es… Si t'es plus là ?! » Les mots se sont envolés, se sont échappés ; sans qu'elle ne puisse les retenir, sans pouvoir les réfrénés.

Ses larmes perlent sur ton visage, ses lèvres suivent le mouvement de son corps, hoquet de tremblements incapable à maitriser. Et un coup, léger, est donné sur ton torse, sans force. « T'es pas un monstre… T'es juste… Qu'un salaud… Qu'un gros con… » T'insulter, pour pouvoir évacuer, mais ne pas être soulagé pour autant.

hrp ; ouais, ce rp me tuera un jour, c'est certain

Rory V. Blaise
Rory V. Blaise
Ajisai

Messages : 461
Âge du personnage : 19
Année d'étude : IV
Groupe sanguin : B

les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
MessageSujet: Re: les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] EmptySam 23 Jan - 22:14


LES PHALANGES SE BRISENT
on est puceau de l'Horreur comme on l'est de la volupté

www

Le moment où le regard se fait vague, où il perd de sa luminosité, où l'incompréhension prend possession de l'esprit.
Le moment où, au contraire, le visage s'étire de l'étonnement, où les sourcils se froncent, puis se haussent.
Le moment où la compréhension vient brûler la rétine, vient faire monter les larmes, vient enserrer le cœur.
Ce moment-là, Rory.
Tu le vois.

Elle a compris, elle sait. C'est un peu comme quand on t'a annoncé que Marie était morte. On t'a d'abord dit : Elle est partie. Et puis, tu n'as pas compris, tu n'as pas voulu comprendre. Alors on t'a dit : Elle n'a pas survécu. Et c'était encore un peu flou. Et enfin, enfin, on t'a dit : Elle est morte. Elle est décédée. Et là... là, tu as compris, le choc est venu enserrer ton corps tout entier, et tu as haï le monde, l'univers, tout, tout ce que tu pouvais. Et c'est exactement comme ça que ça se passe. C'est comme ça que ça se passe pour elle. Tu lui as dit que tu étais comme lui, et elle n'a pas compris. Alors tu lui as dit que t'étais infecté, et elle n'a pas voulu le comprendre. Alors tu lui as dit que t'étais un monstre. Et là, là... ah.

Son corps qui a vu tes larmes, qui tremble.
Ses doigts qui s'emmêlaient dans tes cheveux, qui tremblent.
Sa lèvre inférieure que tu viens d'embrasser, qui tremble.

Tu aimerais l'embrasser encore, lui dire d'oublier, de laisser tomber. Tu aimerais la prendre dans tes bras, là, maintenant, tout de suite, et juste l'aimer. L'aimer avec des baisers, l'aimer avec des rires, l'aimer avec des caresses. L'aimer comme tu l'as aimé dans le dortoir, tes doigts parcourant son bras, montant et descendant sur sa peau alors que vous ne faisiez que regarder le plafond. L'aimer en crachant la bière cachée sous le lit, tellement vous riez. L'aimer un peu tous les jours, dans les regards, les sourires, les clin d’œil joueurs et blagues salaces que vous seuls pouvez comprendre.

L'aimer, Rory, pour t'oublier.
Égoïste que tu es.

Elle s'approche de toi, arrives contre toi, et ta jambe se déplie alors qu'elle t'embrasse. Ah, elle t'embrasse, elle, encore. Elle qui t'embrasse, elle qui t'enserre, elle, elle, elle, alors que toi, tes mains se lèvent, instinctivement, vont pour se poser sur ses hanches, mais s'arrêtent en plein geste. Et tu es là, à répondre à son baiser, les bras ballants, les poings serrés, sans oser la tenir contre toi. Et même quand elle t'embrasse, la colère ne cesse.

C'est une princesse, Rory.
Tu n'es que le monstre qui la retient prisonnière.

T'es qu'un idiot... qu'elle murmure contre tes lèvres. Et tu ne peux que tu te pincer les lèvres, sans oser répondre. Elle a raison, alors à quoi bon. Mais elle te plaque contre le sol, et l'arrière de ton crâne tape le sol. Tu grimaces sous le coup, va pour lâcher un hé ! presque vexé, comme si vous n'étiez pas en train de parler de... ah, quoi, ta mort imminente ? Et alors, alors, elle parle, Lullaby. Elle parle, parle, parle, te questionne, t'interroge et tu n'arrives même plus à la regarder. Tu n'y arrives plus, c'est trop dur, trop difficile. Pourquoi ?

Et n'est-ce pas toujours cette question qui pose problème ? Pourquoi.
Pourquoi.
Pourquoi toi, pourquoi pas un autre, pourquoi lui, pourquoi tu lui fais pas confiance, pourquoi tu ne lui as pas dit, pourquoi tu lui as caché, pourquoi Alcyone, et pourquoi Eden, et pourquoi pas elle, et pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi.


Et sa voix s'accélère, va de plus en plus vite, et tu sens son cœur battre trop fort, et tu sens, toute sa tristesse, sa peur, toute sa douleur. Tu les sens comme si c'était les tiennes. Et sûrement parce que c'est un peu des tiennes aussi. Mais toi, toi, t'es pas comme elle, Rory, toi, t'es pas tendre, t'es pas doux, t'es pas comme elle, t'es tout ce qu'elle n'est pas, t'es tout ce qui ne faut pas pour elle. Toi, ta seule réponse à tout, c'est la colère. Alors tes doigts viennent saisir ses poignets, trop fort, et tu te redresses, assis sur le sol, et elle, assise sur tes cuisses, et tu cries presque, trop fort, trop brutalement :

— Parce que je veux pas ! Je veux pas que ce soit vrai ! Je veux pas y croire putain ! Et te le dire c'est...

Et maintenant que tu lui as dit, tu ne peux plus le cacher, tu ne peux plus faire semblant, tu ne peux plus espérer que ce soit un cauchemar duquel tu vas te réveiller.

— Putain.

Et tu lâches ses poignets, te relaisses tomber contre le sol. Et son poing sur ton torse, et sa voix si faible, et ses insultes que tu sais fausses. T'es pas un monstre... T'es juste... qu'un salaud... Qu'un gros con... Et tu as envie de lui dire je sais, je sais, pardon. C'est ce qu'elle ferait, à ta place. C'est ce qu'elle a fait, quand elle te l'a annoncé, à toi. Elle t'a réconforté, t'a dit que ça irait, elle a tout fait pour que tu te sentes mieux, et toi, toi, tu viens de lui annoncer une nouvelle de merde, sûrement pas la pire, mais une nouvelle de merde, vraiment merdique, vraiment pourrie, et t'arrives même pas à lui dire que ça va aller ?

Ça va aller.

Tu veux lui dire, vraiment. Mais tu sais que c'est un mensonge, que ça n'ira pas, qu'il n'y a pas beaucoup d'espoir. Tu portes une épée de Damoclès au-dessus de ta tête. La tienne a une horloge. Trois ans. Trente six mois. Cent cinquante sept semaines. Mille quatre vingt quinze jours. Vingt six mille deux cent quatre vingt heures. Plus ou moins. C'est ce qu'il te rendre à vivre.

Le silence est pesant. Il n'est brisé que par ses sanglots, que par ta respiration trop forte, que par votre douleur terrible.

— Trois ans, murmures-tu alors, et tu soupires, reprends : J'étais... je savais pas... C'était... Un soupir de frustration t'échappe et tu te redresses, t'assoies comme tu le peux sur le sol, l'une de tes mains glissant sur l'une de ses cuisses, l'autre vient se poser sur sa joue : Pardon, Lulla... J'étais... je voulais pas vraiment y croire. Et quand je te dis quelque chose alors c'est... c'est que c'est vrai, tu vois ? Si je te le dis, c'est que c'est vrai et que ça se passe et... et j'avais pas envie que ce soit vrai. C'est pas... T'es fiable, t'es... t'es celle à qui je fais le plus confiance. Je te donne tout, tout. Tu me dis demain de sauter d'un pont je le fais, sans même me poser la question. Putain Lulla, je t'aime tellement, tu sais pas à quel point. Tu mérites tellement... tellement de choses... Et regarde, j'te fais toujours pleurer, et je t'ai frappée... putain Lulla qu'est-ce que...

Ta respiration se coupe et tes doigts abandonnent sa joue, sa cuisse, comme si tu t'étais brûlé. Tu l'as frappée, Rory. Tu l'as frappée, et tu lui as fait du mal, et tu as tabassé son frère, et t'es infecté, et tu l'as fait pleurer, encore, comme d'habitude, comme toujours.

— J't'ai jamais rien apporté de bien, j't'ai toujours fait couler. Et je te laisserai pas me voir me transformer, j'peux pas te faire ça, pas ça aussi.

C'est trop. Trop. Trop.
Alors c'est aussi un peu pour ça, Rory, que t'avais rien dit.
Pour juste en finir.
En silence, sans faire de vagues.
Et espérer qu'elle t'oublie.
Après tout, t'étais sûrement l'un des plus doué pour jouer avec ses souvenirs.



HRP : w e l l
je vais me tuer.
et je reviens pas.
adieu.


S. Lullaby McCormick
S. Lullaby McCormick
Ajisai

Messages : 287
Âge du personnage : 20 ans
Année d'étude : 5ème année
Groupe sanguin : B (positif)

les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
MessageSujet: Re: les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] EmptyDim 31 Oct - 16:11
ANGER — C'est toujours comme ça entre vous et ça le sera peut-être pour toujours ; destinés à vous casser, à vous briser, à vous consumer jusqu'à la fin de votre apogée. Combien de fois Lullaby s'est-elle senti aussi désemparée ? Bien trop de fois pour être véritablement compté. Elle t'aime Rory, elle t'as toujours aimé, en sachant très bien, malgré tout, qu'elle ne t'aurais jamais. Reculer pour mieux sauter, ses remparts aujourd'hui, ont été totalement bousillés. Vouloir te posséder, te faire comprendre, que malgré tout tes agissements, jamais ô grand jamais, elle ne pourra t'en vouloir, ni même se résoudre à te dire adieu définitivement. C'est ancré en elle, dans sa chair fraîche, comme ce tatouage qu'elle ne pourra jamais effacé, y'a deux dates, gravés sur son dos, lié à toi – tu seras pour toujours avec elle Rory, que tu le veuilles ou non ; d'une certaine manière.

Les larmes ruissellent toujours, alors que tu élèves la voix, que tu cries pour te faire entendre – mais elle n'a pas besoin de tes mots Lullaby, ni de tes explications, car elle les comprend ; elle est comme toi, vous agissez de la même manière. Mettre des mots rends la chose réelle ; mais tout ce que vous faites, c'est fuir. Vous voilez la face en retardant l'échéance. Le cœur se comprime dans sa poitrine, lui ôtant sans le vouloir, un râle de douleur, alors qu'elle agrippe ta nuque de ses ongles. Ancre toi à sa réalité Rory, ancre toi à elle, comme elle n'a jamais cessée de le faire avec toi.

Mais c'est la fin, n'est-ce pas ?
Tu vas abandonner, c'est ça ?

Quand tu t'allonges sur le sol, Lullaby reste là, sur toi, à te regarder, de ses yeux bleus décontenancés. Qu'est-ce qui va advenir de toi ? D'elle ? De vous ? Pourquoi avoir lutté si c'est pour tout envoyer chier ? Abandonner ? Maintenant ? Comment est-ce que c'est envisageable ? Non. Pas après tous les efforts qu'elle à fait pour trouver la volonté de survivre. Pas après tous ses mensonges, toutes ses tromperies. Ses mains posées sur ton torse pour se maintenir, viennent finalement se loger sur le col de ton tee-shirt ; les larmes coulent, mais les mots ne sortent pas. Elle voudrait te redresser, trouver la force de t'engueuler, mais tu prends la parole avant qu'elle n'ait pu enchaînée quoi que ce soit.

Trois ans. Trois putain d'années. Trois années où elle n'a rien compris, rien envisager. Circonspecte, elle reste là, à te regarder, les paupières mi-close cependant, comme pour contenir un semblant ses pleurs. Et elle t'écoute, sans rien. Elle entends tes mots, y croit, sans pour autant s'y arrimer comme elle l'a toujours fait. Parce que tu vas partir Rory, elle le sent, elle le sait, tu abandonnes, t'as plus le courage de lutter, tu t'es fait une raison ; une putain de raison auquel elle n'aurait jamais pensé. Comme Evan, t'es décidé, tu vas l'abandonner. T'as commencé à le faire, tu vas finir par y arriver.

Tu lui parles de fiabilité, de confiance, mais comment y croire quand tu la rejettes à ce point ? Sans rien lui dire, l'épargnant pour mieux l'achever ensuite ? Les larmes coulent, mais la tristesse laisse place à la colère. Plus tu parles, plus ça s’accroît, pour déferler finalement, dans un accès de rage. « Ferme là ! » Ces lèvres se posent de nouveau sur les tiennes, avec fureur ; ordre charnel, pour te faire taire. « Tu te fous de moi ? Tu me sors ça, maintenant ? Après tout ce qu'on a traversé ensemble ? Tu te fous de moi ?! » Ses mains agrippent de nouveau à ton col, te secouant cette fois-ci, sans ménagement ; nouvelle résolution, finit la tendresse.

« Je m'en fous d'tout ça, je m'en branle totalement ! Tu comprends pas que j'ai besoin de toi dans ma vie ? Tu comprends pas que je me fous de ce que tu m'apportes ? C'est pas quelque chose que j'ai décidée, ni même contrôler ! T'as débarqué dans ma vie comme un ouragan et j'ai rien pu faire pour empêché ça, alors dire ça maintenant Rory... C'est trop tard ! » Sa poigne se resserre, les jointures de ses doigts en deviennent blanches, sa lèvre inférieur est maculée de sang à force d'y planter ses canines. « Tu veux pas me faire couler ? Tu veux pas me voir sombrer ? Y'a pas à dire, t'es vraiment qu'un pauvre con, idiot, qui voit pas plus loin que le bout de son nez et qui tire des conclusions tout seul. T'es qu'un égoïste. J'te demande pas ton avis ! S'il faut que je m’agrippe à toi et que je fixe ton cul chaque jour, je le ferai tu m'entends ?! »

La voilà, à bout de souffle, à deux doigts de la syncope. A force de s'égosiller, le rythme cardiaque s'est accélérée... Prise de sueur froides, elle tente tant bien que mal Lullaby, de ne pas flancher. Pour toi, elle tient bon, elle tiendra toujours bon. « Tu fais parti de moi. Tu es là depuis que je t'ai rencontrée... » Elle pointe son cœur, du bout des doigts, après avoir relâché sa poigne. « Quoi que je fasse, qui que je fréquente, qui que je me tape, t'es là, c'est toi que je vois, c'est toi qui hante mes pensées. Alors non. Je peux pas Rory. Je pourrais jamais t'oublier. »

Ne me laisse pas t'oublier.

hrp ; hello darkness my old friend ptdr ce rp me fume toujours autant ;;

Rory V. Blaise
Rory V. Blaise
Ajisai

Messages : 461
Âge du personnage : 19
Année d'étude : IV
Groupe sanguin : B

les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
MessageSujet: Re: les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] EmptyDim 31 Oct - 18:50


LES PHALANGES SE BRISENT
on est puceau de l'Horreur comme on l'est de la volupté

www

Game Over.
Try again ?


C'est ce qui sortirait sur l'écran, si tu étais dans un jeu vidéo. C'est ce qui sortirait sur l'écran, si tu avais une chance de recommencer, si tu avais la chance, la simple chance de pouvoir recommencer. Toi, ta vie, ton histoire. La vôtre. Il n'y a pas grand chose, finalement, Rory, que tu regrettes dans ta vie. Il n'y a pas grand chose que tu regrettes avoir fait, ou non. Mais elle.

Elle.
Elle est ta plus grande découverte. Ta plus belle histoire, ta plus grande épopée. Elle est aussi ton plus grand regret, ton plus grand remord, celui que tu aimerais recommencer depuis le début, pour vivre toute votre histoire dans sa plus grande intégralité, pour pouvoir profiter de chaque instant, de chaque seconde. De chaque sourire et de chaque rire, de chaque regard.

Elle est ce que tu ne regretteras jamais, et pourtant, ah, pourtant, elle est ton plus grand regret.

La violence de son baiser te ramène sur terre, la violence de ses paroles te fait taire. Elle te secoue tel un pommier dont elle aimerait faire tomber les fruits : n'es-tu pas son fruit défendu ? Celui qu'elle ne devrait pas approcher, mais pourtant, ah, tu es si tendre à croquer, Rory, et tu l'emmènes avec toi en enfer, sans même hésiter. Et elle te secoue, ne te ménage pas de ses paroles et tu la regardes, tu la regardes, encore, encore. Assise sur toi, le souffle court, les lèvres rouges du sang, les joues rouges de colère ; et toi t'es là, Rory, à l'observer, allongé sur le sol dégueulasse de la salle de bain, surpris que personne ne vous ait secoué pour vous sortir d'ici.

Et t'aimerais, bordel, qu'est-ce que t'aimerais sortir d'ici.
Prendre sa main.
T'enfuir avec elle.
Aller l'embrasser, là-bas, quelque part dans l'herbe, allongés au soleil.

Et t'aimerais, putain, qu'est-ce que t'aimerais l'emmener dans ta chambre, l'embrasser jusqu'à l'indécence, et tout lui faire oublier. Lui faire oublier tous les problèmes, toutes les emmerdes, et qu'elle ne se souvienne que de toi, de toi, de toi, de toi. Qu'il n'y ait que toi, pour elle. Qu'il n'y ait que elle, pour toi.

S'il faut que je m’agrippe à toi et que je fixe ton cul chaque jour, je le ferai tu m'entends ?! Et tes lèvres se redressent, un pouffement t'échappe et tu détournes les yeux un instant, joueur pendant quelques dixièmes de seconde, comme un réflexe, comme un automatisme, comme un instinct que tu ne peux contrôler :

— Mon cul est si beau que tu peux pas t'empêcher de le fixer ?

Mais peut-être que ta voix est trop basse, ou peut-être qu'elle est trop concentrée sur ce qu'elle te dit, et toi, toi, toi, ta tête se tourne de nouveau, ton regard vient rencontrer le sien. Et t'en perds le souffle encore une fois, et t'en perds le souffle, et ton cœur rate un battement, et ton estomac se tord. Tu fais parti de moi. Tu es là depuis que je t'ai rencontrée... Quoi que je fasse, qui que je fréquente, qui que je me tape, t'es là, c'est toi que je vois, c'est toi qui hante mes pensées. Alors non. Je peux pas Rory. Je pourrais jamais t'oublier. Qu'est-ce que t'as été con, Rory. Qu'est-ce que t'as été con, à pas te rendre compte que t'étais amoureux d'elle, que tu l'aimais à en crever, et plus que d'une simple amitié. Qu'est-ce que t'as été con de croire que votre histoire pourrait jamais fonctionner, qu'elle était trop bien pour toi, qu'elle était au-dessus de toi. Qu'est-ce que t'as été con, Rory. Qu'est-ce que t'as été con, putain, quel con, quel con, mais quel con tu as été.

Tu inspires, expires lentement. Tu chasses les quelques larmes qui viennent de te monter aux yeux, sans que tu n'en comprennes réellement la raison. Inspire. Expire. Inspire. Expire. Et tes paupières papillonnent encore et tu te racles la gorge, pour chasser la boule qui bloque ta respiration et ta voix. Tu te redresses, t'assois, elle toujours sur tes cuisses. Et tes mains glissent sur les siennes, viennent attraper l'arrière de ses genoux pour que ses jambes entourent ta taille.

Et ton visage vient se nicher dans le creux de son cou, y déposer un baiser tendre, calme. Et tu inspires, expires, inspires encore. Et tu bouges de nouveau, te mets à genoux, ses jambes toujours autour de toi et tu te redresses, un peu plus difficilement que prévu, et tu la déposes doucement sur les lavabos, toujours contre elle. Tes doigts abandonnent ses cuisses, viennent trouver refuge dans ses cheveux qu'ils arrangent au mieux. Et tu la regardes sans oser vraiment croiser son visage. Pas encore, pas vraiment. T'oses pas, Rory, pas encore, pas vraiment, c'est trop difficile, c'est trop compliqué, tu sais plus quoi faire, t'es perdu.

T'es tellement paumé que t'aimerais fuir encore, fuir toujours, fuir jusqu'à ne plus pouvoir courir. Mais elle ne te laisserait pas faire, jamais. Et t'as pas envie qu'elle te laisse faire non plus.

Tes doigts rouges et tremblants abandonnent son visage, cherchent dans tes poches, trouvent un paquet de mouchoirs. Et t'en prends un, le mouille et tu observes l'eau qui s'écoule, et tu observes le robinet, et tu observes tout, tout sauf elle. Jusqu'à ce que l'eau s'arrête, jusqu'à ce que tu viennes nettoyer son si beau visage.

— Pardon, un murmure, à peine, alors que tu enlèves le sang de ses lèvres, de son visage, et celui, sec, que tu as mis sur quelques mèches de ses cheveux.

Tu te mordilles la lèvre inférieure, changes de mouchoirs pour essuyer l'eau froide. Et tu en prends un autre, que tu humidifies de nouveau, à peine, juste quelques gouttes d'eau, et on n'entend que ça dans la salle d'eau qui était si bruyante il y a de ça quelques instants. Tu te racles la gorge, apposes doucement le coton humide sur ses yeux rougis, puis tu abandonnes le tout quelque part sur la faïence. Et ce sont tes doigts qui retrouvent son visage, qui viennent glisser sur ses joues, à l'arrière de sa nuque.

Et un baiser sur ses lèvres.
Tendre.
Si tendre.
Presque enfantin.

Et tu te recules à peine.
Et tu l'observes.
Et un baiser, de nouveau.
Tendre, tendre, tendre.
Si tendre.

— Pardon. Je suis désolé. Et y'a ta voix qui recommence à trembler. Et un baiser, un peu humide. De tes larmes, ah, dont tu ne pourrais pas reconnaître les émotions. J'vais faire mieux, j'te le promets.



HRP : sur ma vie j'vais crever bordel.


S. Lullaby McCormick
S. Lullaby McCormick
Ajisai

Messages : 287
Âge du personnage : 20 ans
Année d'étude : 5ème année
Groupe sanguin : B (positif)

les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
MessageSujet: Re: les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] EmptyDim 31 Oct - 22:10
DESIRE — C'est ça. C'est ce moment qu'elle a tant cherchée, depuis quelques semaines maintenant ; depuis cette distance soudaine que t'as tout seul décidé, avec ces piliers que t'as érigé entre vous sans formes de procès. Ce moment qu'elle attendait, c'était ça, une taquinerie de ta part, qui la ferait immédiatement sourire, effacerait ses doutes, remplierait de joie sa caboche vide. Elle n'est Lullaby que quand tu es là, elle n'est Lullaby qu'à tes côtés ; car à ta proximité, elle est vivante, pleinement elle-même. Son cœur se resserre encore à l'énonciation de ta boutade et si elle était assez courageuse, elle se serait peut-être risqué à une caresse sur le dit fessier pour te rendre la monnaie de ta pièce avec les intérêts.

Mais non. Lullaby a beau sourire légèrement, la douleur est toujours présente. Jamais elle ne pourra le dire avec des mots, pas tant que tu ne te seras décidé à avancer, à lui faire part de tes angoisses, à jouer franc jeu avec elle. Jamais elle ne pourra le dire avec des mots ; qu'elle te souhaite à ses côtés, pour toujours et à jamais ; car au-dessus de sa tête plane le souvenir d'Eden, dans sa mémoire de ces dernières semaines volent les images d'Alcyone a tes côtés ; alors elle sait Lullaby, que c'est bien trop difficile à exprimer. Et malgré qu'elle en meurt d'envie, la mélodie se doit de refréné cette idée, de sceller dans un coin de son organe vital, cet amour qui n'est sans doute voué qu'à être fantasmé.

Les larmes continuent de couler, teinté de regret et d'amertume, en proie à un cœur en tumulte qui se demande bien ce qu'il a fait de mal pour être dans un aussi triste état. Elle aurait aimé Lullaby être honnête par le passé ; t'avouer ses sentiments sur les calanques, une Kilkenny à la main et ses lèvres sur les tiennes, qu'elle t'aimait depuis lors. Elle aurait dû te dire tout ça là-bas, te le faire comprendre, ne pas se mettre en retrait. Peut-être qu'aujourd'hui, les choses auraient été différentes ? Mais non. Le passé est ce qu'il est, la demoiselle ne pourra jamais le réécrire. Vous avez tracé votre route, votre chemin, en prenant des décisions, en vous cachant la vérité. Elle t'as menti sur sa santé, tu en a fais de même ; mensonge par omission, mais tu le lui a caché quand même.

Et ça, elle tente tant bien que mal de le digérer.

Un baiser au creux de son cou qui l'a fait défaillir. Frisonner de désir qu'elle devrait une fois pour toute couper à la racine. C'est si compliqué Rory. Est-ce que tu en as conscience ? Est-ce que tu sais à quel point tu l'as rend barge ? Une excuse, alors que tu l'as soulève et dans tes bras, elle se sent reine de ton monde, alors qu'elle ne voit que toi ; encore et toujours toi. T'es roi dans le sien – est-ce qu'elle déchante ? Assise sur le rebord du lavabo, Lullaby ne dit rien ; incapable d'émettre le moindre son ; vidé de son énergie. Une excuse qui stagne, qui reste là, entre vous, alors que tu te lances dans le périple de nettoyer ses plaies. Sur la réserve, Lullaby émet un mouvement de recul, elle se fichait bien en cet instant d'être blessée ; elle ne voulait pas voir s'échouer votre proximité.

Au contraire, elle voulait la voir fructifier.

Un claquement de langue sur le palais, au contact du mouchoir imbibé d'eau clair ; sérieux et appliqué, mais fuyant. Tu fuis son regard qui ne demande qu'à capter le tien. Encore une fois, son cœur rate un battement, sans aucun doute de dépit, blessée finalement. La délicatesse se mélange à la tristesse ; tes excuses, Lullaby les entends, mais elle s'en moque, ce n'est pas ce qu'elle souhaite. Quand tu abandonnes les mouchoirs sur le côté de la faïencerie, elle se dit que fatalement, tu risques de faire pareil avec elle ensuite ; l'abandonné, sans te retourner, comme t'as essayé de le faire plus tôt – comme tu règles généralement tout tes problèmes.

Mais non.
Tes lèvres capturent de nouveau les siennes.
Doucement.
Et elle a l'impression de planer à des années lumières.

Ses doigts viennent se loger délicatement sur ta nuque, en agripper avec douceur la naissance de tes cheveux, pour y enrouler ses phalanges. Tu te recules, pour revenir finalement à la charge encore après. C'est le monde à l'envers – le haut est en bas. Mais au moins, elle n'est plus vraiment six pieds sous terre. Une promesse, alors que dans votre baiser, une teinte de sel vient se glisser. C'est avec lenteur et parcimonie, qu'elle s'enroule un peu plus à toi, ses jambes autour de ton bassin pour te rapprocher d'elle, avec force. Calmé sa possessivité, elle revient au galop, à son insu, sans qu'elle ne puisse le contrôler.

« Promet ce que tu veux, ce n'est pas ce qui m'importe pour l'instant... » Ses prunelles s'ancrent aux tiennes, ses dents capturant ta lèvre inférieur comme pour te rappeler à l'ordre ; pour finalement laisser claquer des paroles – honnête et droite dans ses baskets. « J'aime sentir tes lèvres sur les miennes, je m'en suis jamais caché. Mais... » L'image d'Eden qui tourne en boucle, le visage d'Alcyone. Elle s'embrouille elle-même, déchante, mais ne peut pas se résoudre à agir de manière désinvolte.... Elle ne veut pas être cette nana, pas celle qui marche sur les plates bandes d'autres – ce n'est pas ce qu'elle est. « Je sais que c'est naturel, que ça vient comme si c'était normal ; mais tu m'as jamais vu de la même façon que moi je t'ai toujours vu, ou même considérer. Je. J'ai... » C'est le foutoir dans sa tête, c'est un bordel ambulant, elle ne sait pas comment exprimer les choses – peut-être parce que c'est toi ; peut-être parce qu'elle a toujours fait taire ses sentiments. Combien d'âmes sont passés dans sa chambre, pour des nuits sans lendemain, juste pour espoir de t'oublier dans le processus... ? Mais finalement te voir, dans chacun de leur mouvement, espérant être avec toi sous ses mêmes draps ?

Comment exprimer tout ça ?

« Je t'ai toujours aimé Rory. Je t'ai jamais vu comme un ami, ou même mon meilleur ami. Je faisais que... Que répéter tes mots, cette façon que t'avais de me considérer... Parce que je voulais être quelqu'un pour toi, être proche de toi. Et... Et donc... » Les larmes reviennent et c'est à elle de détourner les yeux, sans savoir réellement où se mettre, la peur se mélangeant à sa peine. « T'es pas obligé d'agir comme ça avec moi, d'avoir ce genre de gestes ; je. Je veux dire... T'as pas à me voir de la même façon. Je te le demande pas. Je sais que c'est soudain et... Bordel... » Tête baissée, posée sur ton épaule, au creux de ton cou, respiration haletante, Lullaby ne sait plus quoi dire, ni quoi faire. Il y a tout qui se mélange. Et malheureusement, il  n'y a plus rien de cohérent.

Alors elle t'écarte, avec un peu de force, se redresse sur la pointe des pieds, pour être un peu à ta hauteur. Lâchant, d'une résolution nouvelle. « Désolée, j'peux pas faire autrement. » Et c'est avec avidité, presque avec sauvagerie qu'elle attrape ton visage, plaquant de nouveau ses lèvres sur les tiennes ; un baiser débordant de désir, de ceux qu'elle ne peut plus désormais taire. Ses mains se font baladeuses sans qu'elle ne s'en aperçoivent réellement, se glissant sous ton tee-shirt, griffant ton dos avant de le plaquer contre le mur carrelé de la salle d'eau. C'est à bout de souffle et le cœur furibond, qu'elle daigne souffler, dans un soupir... « T'as le droit de me repousser, t'as le droit de m'envoyer promener ; mais désolé, j'arrive plus à réfléchir, ni à être cohérente... Je sais que je te veux ; parce que je t'ai toujours voulu. »

L'amour, avide, possessif, quasi destructeur, que l'on pourrait qualifier de toxique d'extérieur... Un amour à sens unique, qui n'a fait que l'a bouffée de l'intérieur.


hrp ;NO SHAME PTDR

Rory V. Blaise
Rory V. Blaise
Ajisai

Messages : 461
Âge du personnage : 19
Année d'étude : IV
Groupe sanguin : B

les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
MessageSujet: Re: les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] EmptyDim 31 Oct - 23:40


LES PHALANGES SE BRISENT
on est puceau de l'Horreur comme on l'est de la volupté

www

Et ça fonctionne si bien, elle contre toi, avec plein de tendresse et d'amour. Et ses doigts dans tes cheveux, et tes doigts qui glissent jusqu'à ses hanches, et ses cuisses qui s'enroulent autour de tes hanches, et une de tes mains qui agrippe une de ses hanches, l'autre qui glisse jusqu'à la limite de son jean, si proche de ses fesses pour la rapprocher de toi. Tout n'est qu'une symphonie bien écrite, et tout s'emballe et s'emboîte et ça s'émerveille. Et ça a toujours été comme ça, entre vous, si fusionnel, si parfait, si tendre, si animal, si tout que les mots ne sont pas assez forts pour expliquer tout ce que vous vivez.

Tu t'es si souvent menti, Rory. T'as tellement voulu croire qu'elle était pas faite pour toi, mais la vérité, c'est que t'avais trop peur de la perdre pour tenter quoi que ce soit. En amitié, rien ne se perd, on a moins peur, on se laisse aller, on se laisse vivre, on se laisse être, en son entier. Mais en amour, on est jamais à l'abri, de tomber amoureux, puis de s'envoler, de laisser l'amour se faner. Et toi, t'as jamais été prêt à la voir s'envoler. Jamais.

J'aime sentir tes lèvres sur les miennes, je m'en suis jamais caché. Mais... Non, elle comme toi, vous n'aviez jamais caché l'attirance physique, le désir entre vous, le plaisir que vous y preniez. Elle, comme toi, vous n'aviez jamais menti sur ça, peut-être que vous l'aviez caché, l'un comme l'autre, au bout d'un moment, comme si vous aviez besoin de vous détacher, de faire croire à l'autre qu'il n'y avait rien, rien, rien du tout. Parce que c'est ce que t'as fait, Rory, tu lui as fait croire que y'avait rien. Mais. Mais, qu'elle a dit. Mais quoi ? Mais t'es pas assez bien. Mais t'es qu'un gamin. Mais tu m'as menti. Mais t'as eu des gars, des meufs. Mais t'as couché avec trop de gens. Mais t'as jamais été sérieux dans une relation. Mais y'a Eden, pour qui ton cœur battait un peu fort, et Alcyone, aussi. Mais ton cœur batifole vers les hommes. Parce que de femme, y'en a toujours eu qu'une, et ça a toujours été Lullaby.

Parce que Lullaby, c'est la femme de ta vie.
Et si tu l'avais pas elle, alors tu voulais personne d'autre.

Et comment, comment, comment tu as pu pensé, Rory, que c'était de la simple amitié, avec un peu de désir, avec un peu d'amour, avec un peu trop d'émotions et de sentiments, avec le cœur qui bat trop fort, et la jalousie cachée quand t'as cru qu'elle pourrait se mettre avec Arata. Comment t'as pu pensé, Rory, tout ça ? Comment, comment, comment ? Et pourquoi ? Pourquoi tu t'es tant, tant menti ?

Pour pas en arriver là.
Quelle destinée pourrie.

Mais tu m'as jamais vu de la même façon que moi je t'ai toujours vu, ou même considérer. Je. J'ai... C'est faux, c'est si faux, et ton visage, ton corps tout entier le dit, ta tête se secoue légèrement de gauche à droite, ta bouche s'ouvre pour répondre, pour contrer ces paroles insensées ; même ton corps se recule légèrement, comme pour mieux te défendre face à cette accusation qui est à deux doigts de te malmener.

Et elle continue, ta Lullaby, elle parle, parle, parle parle, fuis ton regard. Chacun son tour. C'est si dur, de parler de ses sentiments, vous êtes pas doués pour ça, elle, toi, vous vous cachez dès que c'est important, dès que vous savez pas gérer, vous fuyez, revenez ensuite au galop, hurlez vos émotions aux visages des autres en espérant que quelqu'un les comprenne. Toi... toi tu frappes. Toi tu frappes, fort, jusqu'à ce que le monde entende ton mal-être. T'as toujours frappé. Les murs, les sacs de sable, les portes, les coussins, les carreaux de ta salle de bain, les autres. Tu frappes jusqu'à n'en plus pouvoir, jusqu'à ce que la colère et la frustration sortent, s'esclaffent et se moquent de toi.

Elle se cache contre ton épaule, et tes doigts vont et viennent dans le bas de son dos, les autres s'accrochent à sa cuisse comme si elle allait s'échapper, et sa voix se fait plus basse, plus hésitante encore. Tu déposes un baiser sur sa tempe, comme pour lui dire de continuer, comme pour lui faire comprendre que tu es là, que tu l'écoutes jusqu'au bout, que tu ne vas pas la presser pour qu'elle trouve ses mots. Tu vas l'attendre. Elle t'a déjà tant attendu.

Et puis, elle te repousse, et tes mains abandonnent son corps sans réfléchir, et puis, des excuses, et un baiser. Ah. Un baiser qui te fait chavirer, Rory, un baiser dont tu connais l'origine, dont tu connais les tenants et les aboutissants. Un baiser que vous avez déjà partagé, avec ses doigts qui se faufilent, et les tiens qui l'enserrent. Avec vos respirations qui s'accélèrent, et vos lèvres qui se cherchent, encore, encore, encore. Et tu te perds dans ce baiser, Rory, et il n'y a rien d'autre qui compte pendant un moment. Rien d'autre que Lullaby, Lullaby, Lullaby, Lullaby.

Je sais que je te veux ; parce que je t'ai toujours voulu.

— Bordel, Lulla.

Un soupir, presque un gémissement qui t'échappe. Et pendant quelques secondes, tu redeviens conscient. Il n'y a pas que toi, et il n'y a pas qu'elle. Et vous n'êtes pas seuls au monde, dans votre royaume où personne ne peut vous trouver, où personne ne peut vous déranger, et ton regard coule jusqu'à la porte, toujours fermée, comme si vous n'aviez pas passé des minutes et des minutes entières, à vous hurler dessus, à vous embrasser, à pleurer, à prier.

Comment peut-elle dire tout ça, comment y arrive-t-elle, alors que toi, les mots s'emmêlent et se perdent et qu'il n'y a rien, rien, rien qui ne sort comme tu le voudrais ? Comment lui dire qu'elle est tout ce que tu as toujours voulu, que t'as toujours été trop con pour t'en rendre compte, que tu t'es toujours voilé la face ? Comment lui dire que tu la veux, là, maintenant, à l'instant même, mais qu'il y a l'extérieur, et qu'il n'y a pas que vous, et qu'elle mérite tellement mieux qu'un bout de toilettes ? Que tu aimerais lui faire vivre mieux qu'un bout de toilettes de l'école, là où vos sangs s'emmêlent ?

Tes doigts attrapent les siens, et tes lèvres viennent se glisser dans son cou, y déposer une multitude de baisers humides, bouche mi-ouverte contre sa peau, pour y laisser ta trace, ta marque, et ta prise se resserre encore, encore, encore, jusqu'à ce que vos corps soient tant collés l'un à l'autre que tu en perdrais presque le souffle. Et tu te caches dans son cou quand tu murmures enfin, après tant, tant de secondes silencieuses coupées par vos souffles perdus :

— T'es la femme de ma vie, Lulla, la seule. La seule... Et je te veux, parce que je t'ai toujours voulu aussi. C'était toi, ou aucune autre.

Elle, ou personne d'autre. Aucune autre femme, aucune autre. Et tes doigts pianotent sur ses hanches après avoir abandonné leur prise, se faufilent sous ses vêtements, relèvent son t-shirt, viennent caresser son dos. Et le désir est plus fort, pendant un moment, car tes lèvres viennent capturer les siennes de nouveau, sans réfléchir, et tes bras l'enserrent, et tes mains vagabondent, et tes dents viennent mordiller ses lèvres, et tes lèvres viennent embrasser les siennes, encore, encore, encore, jusqu'à ce que le souffle te manque, jusqu'à ce que tu n'en puisses plus, jusqu'à ce que tu en perdes la tête.

Et pourtant, sous un éclair de lucidité, tu aimerais lui dire qu'il faut que vous partiez, elle et toi, que vous vous enfuyez, quelque part, dans sa chambre, là où les regards disparaissent, là où vous n'êtes que dans votre royaume, là où tu pourras lui prouver, qu'elle est le bout de ton monde.



HRP : JE HURLE. JE HURLE. JE HUUUUUUUUUUURLE


Contenu sponsorisé


les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
MessageSujet: Re: les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion] Empty
les phalanges se brisent [Lullaby ; Arata ; Shion]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1
Sujets similaires
-
» À cœurs ouverts tout est possible | Lullaby
» I need a mom [PV : Shion]
» Shion ❀ Holokit
» My eyes have always followed you around the room ❧ SHION
» Wanna talk ? • Arata

Shinrin Yoku :: Couloirs-

Sauter vers: